Les policiers municipaux appelés à se mobiliser ce samedi : « Il faut que l’on soit écouté »
Après les nationaux, les municipaux. À peine sorti d’un conflit social portant sur les primes octroyées aux agents de police nationale à l’occasion des Jeux olympiques, le ministère de l’Intérieur doit faire face à la grogne des polices municipales, qui se mobilisent ce samedi devant les préfectures pour de meilleures conditions de rémunération et de départ à la retraite.
Changement d’interlocuteur avec le remaniement
Le sujet est sur la table depuis plusieurs mois. Des appels à la grève avaient été lancés pour les mêmes raisons pendant les dernières fêtes de fin d’année. Jusqu’au dernier remaniement gouvernemental, les syndicats discutaient avec Dominique Faure, ministre déléguée aux Collectivités territoriale auprès de Gérald Darmanin. Son départ, en début d’année, a laissé les négociations en suspens. Mais pas au point mort. Une nouvelle réunion est prévue le 13 février prochain à Paris, place Beauvau. Avec, sans doute, un nouvel interlocuteur à la table.
Les organisations syndicales qui appellent à la mobilisation ce samedi portent trois revendications principales : la revalorisation des grilles salariales, l’augmentation de la prime de police, et surtout l’intégration des primes dans le calcul de la retraite. Ce dernier point est prioritaire pour les organisations syndicales, alors qu’il faudrait recruter 11 000 policiers municipaux d’ici 2026 pour couvrir les besoins affichés par les municipalités : « Comment dire à un jeune de venir chez nous en lui annonçant qu’il va toucher 1 200 euros de retraite après 35 ans de service ? C’est à peine plus que le seuil de pauvreté », interroge Frédéric Biedak, président du Syndicat national des policiers municipaux.
Mis à contribution pendant les émeutes cet été
« L’écart de retraite avec un pompier professionnel, par exemple, est de 800-1 000 euros minimum », précise Jacky Mahé, de l’Unsa. « Les métiers sont très différents, mais celui de policier municipal est de plus en plus dangereux. » Considérées comme la troisième force de sécurité intérieure avec la police nationale et la gendarmerie, pleinement intégrées au Livre blanc de la sécurité pour leur rôle de « proximité », les polices municipales voient leurs prérogatives s’élargir au fil des ans, et des ambitions ou besoins des maires.
Dans plusieurs villes, leurs agents ont été mis à contribution durant les violences de l’été dernier qui ont fait suite à la mort de Nahel, voire même prises pour cibles par les émeutiers. « Sans elles, il y aurait eu beaucoup plus de dégâts », assure Jacky Mahé. « Certaines font du maintien de l’ordre. Quand les maires achètent des boucliers et des casques, on s’y prépare. Nous ne sommes pas contre ces nouvelles prérogatives, mais elles ne peuvent pas aller sans un volet social. »