« Nous sommes les agents pauvres de la sécurité… » La consternation se fait sentir dans la voix de Frédéric Biedak. Ce dernier est policier municipal dans les Hauts-de-France et président du Syndicat national des policiers municipaux (SNPM), membre de la coalition d’associations intersyndicale des policiers municipaux (CGT Services publics, CDFT Interco, Unsa, Sud Collectivités territoriales, SNU-FSU territoriale, CFTC, Fndf, Ancts et SNSP).
L’intégralité des collectifs a appelé à une grève des agents de police municipaux à Noël et prévoit d’en organiser une nouvelle le jour de l’an. Et cela à Paris et en petite couronne, mais aussi dans toute la France. Ils souhaitent une revalorisation de leur statut ainsi que de leur rémunération.
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Revalorisation salariale et statutaire
« On n’est pas là pour embêter les gens, mais c’est le seul moyen que l’on a pour se faire entendre », explique Frédéric Biedak. L’élément déclencheur de leur colère : les récentes déclarations d’Elisabeth Borne au sujet d’une potentielle évolution des missions des policiers municipaux. Ils auraient plus de pouvoir, de responsabilités. Mais pour ces derniers, la priorité ne se situe pas ici : « Le gouvernement veut augmenter nos pouvoirs de police sans augmenter nos salaires, ce n’est pas possible« , ironise Frédéric Biedak.
Le policier municipal réclame, comme les autres syndicats, le « passage en catégorie B des policiers actuellement en catégorie C. » Dans leur communiqué, la coalition demande une réévaluation du statut de l’intégralité des agents, les catégories B passant A, les catégories A deviendraient A+.
Une requalification qui entraînerait « une augmentation des grilles indiciaires. » Ces derniers souhaitent également que leurs primes soient intégrées dans le calcul de leur retraite, comme c’est déjà le cas pour leurs confrères qui exercent dans la police nationale. « Aujourd’hui, un policier municipal va toucher entre 1200€ et 1400€ à la retraite« , relève Frédéric Biedak, qui garde l’espoir que ses revendications et celles de ses collègues soient entendues.
Plusieurs grèves à venir
L’un des éléments qui peut lui donner du baume au cœur demeure la mobilisation. Pour le 24 décembre, il y a eu, « à l’échelle nationale, entre 60% et 65% de grévistes », se réjouit-il. Une mobilisation utile ? « On nous dit que ça discute, qu’il y a des avancées verbales, mais rien de concluant« , détaille le syndicaliste.
Et cela, que ce soit du côté de Stanislas Guérini, ministre de la Fonction publique et Dominique Faure, ministre en charge des collectivités territoriales. « On attend autre chose que des paroles. Car pour l’instant, rien n’est écrit dans le marbre« , pointe Frédéric Biedak. Sans faire de pronostic pour la mobilisation du Nouvel An, mais donne rendez-vous le 3 février : « On va se rassembler devant les préfectures de région, pour faire entendre nos revendications », conclut-il.