Se faire voler son vélo. Une expérience partagée par de nombreux Beauvaisiens.
« C’était au plan d’eau du Canada, un vendredi soir », se souvient Catherine. Elle déposait son VTT à l’entrée du plan d’eau, avant de faire une promenade à pied, autour du lac, avec une amie. « À notre retour, il n’y avait plus que mon antivol, sectionné », assure-t-elle. Un VTT d’une valeur de 600 euros qui a aiguisé la convoitise des voleurs.
Ce phénomène n’est pas isolé et serait même en hausse cette année.
« On nous signale davantage de vols. Il y a une recrudescence de ces méfaits », explique Alexandre Papion, directeur de la prévention et sécurité à la ville de Beauvais. Ce type de vol, en été, est assez récurrent. « Le temps se montre plus clément, les vélos sortent et on assiste à une hausse des vols. Mais effectivement, cette année, il semble y avoir plus de signalement. Il est assez difficile d’expliquer pourquoi. Un homme a d’ailleurs été interpellé en juillet », poursuit Alexandre Papion. Cet individu venait de s’emparer d’un vélo à proximité immédiate de la mairie de Beauvais.
« Nos agents sont au courant de ces vols et ont été sensibilisés »
Les agents de la police municipale ont pu l’identifier grâce aux caméras de vidéosurveillance et l’ont suivi jusqu’à la gare, lieu de son arrestation. « Nos agents sont au courant de ces vols et ont été sensibilisés », assure le directeur de la prévention.
La police nationale est également avertie de cet état de fait. « Plusieurs individus ont été interpellés », explique le commissaire central adjoint de Beauvais, Matthieu Flaire. De quoi briser la spirale du vol ? Difficile à dire. Les associations locales de promotion de la pratique du vélo s’inquiètent de l’existence d’un réseau de revente de bicyclettes dérobées, directement en région parisienne. En l’état, impossible de l’affirmer avec certitude. « Le vol de vélo est un phénomène assez constant », commente Matthieu Flaire. Ce que l’on sait, c’est que de nombreux vélos volés se retrouvent ensuite, à la revente, sur internet. Notamment sur leboncoin. « Si on voit un vélo à 700 euros bradé à 200 euros, il faut se poser des questions », conseille le commissaire. Acheter un tel bien peut se révéler gênant : on peut se rendre complice de recel de vol. Autant rester méfiant.
Autre problème, la restitution de l’objet. Trop souvent, il est extrêmement difficile de rapporter le vélo à son propriétaire. « Sur des vélos produits en grande série, le numéro de fabrication peut être identique. On a du mal à identifier le propriétaire. Lors d’un dépôt de plainte, il est mieux de donner autant d’informations que possible afin de faciliter l’identification », conclut Matthieu Flaire. Contre le vol, le mieux reste un antivol solide, capable de retarder le malfaiteur.
Les vols de vélo sont monnaie courante. Jean-Pierre Simonin, trésorier de l’association Véllovaque, ne compte pas le nombre de cyclistes qui en sont victimes. Il donne quelques conseils afin d’éviter de se faire subtiliser son bien.
« Il ne faut pas prendre les petits câbles antivols, tout fin. Ni les simples cadenas. Eux, ils durent dix secondes à peine. Ce qu’il faut, ce sont des antivols en U, en tube. Il pèse un peu lourd mais reste assez efficace », assure-t-il. Autre petit truc : l’antivol fixé sur la roue elle-même. Il s’agit d’un système qui cadenasse la route arrière avec un câble. Il reste plus solide que d’autres produits.
Enfin, il est possible de se rapprocher de l’association BeauVélo, Place de la Gare, qui récupère des vélos volés découverts par la justice.