L’Hôpital L’agent se prenait pour un policier municipal et un génie en informatique
À L’Hôpital, la nouvelle équipe municipale a découvert que son agent de la sécurité et de la voie publique se prenait pour un policier municipal et surtout qu’il avait la mainmise sur tout le système informatique de la commune. Une plainte a été déposée auprès du procureur de la République.
Avec le vent nouveau qui a soufflé sur la plupart des communes, lors des dernières municipales, certains maires fraîchement élus découvrent des cadavres dans les placards. À L’Hôpital, Emmanuel Schuler a compris que son agent de la sécurité et de la voie publique (ASVP) disposait de droits outrepassant sa fonction et sa qualification.
Cela a commencé lorsque le premier magistrat a senti une certaine réticence à son égard de la part du fonctionnaire territorial. Lequel s’est très vite s’est mis en arrêt maladie. En fouillant dans les fiches de postes, l’édile a découvert que l’ASVP exerçait depuis 2011 un mandat d’administrateur/responsable de la sécurité du service informatique de la Ville et qu’en 2018, par délibération, le conseil municipal de l’époque l’avait désigné Délégué de la protection des données (DPD).
Les clés du véhicule de service introuvables
Cette fièvre acheteuse au nom de la collectivité semble anecdotique, puisque l’homme serait aussi soupçonné de piratage informatique. En effet, il était le seul à posséder les mots de passe au serveur principal, au réseau informatique de la Ville, au site internet, aux messageries, aux machines virtuelles, aux accès à distance et à la vidéosurveillance. Les ordinateurs de certains agents et d’élus ont même été visités à distance.
En arrêt de travail et malgré les relances de la Ville pour obtenir les codes, l’agent n’avait pas bougé. Il aura fallu fracturer les portes du local informatique et de son bureau pour pouvoir avoir accès aux machines. Finalement, après des réquisitions judiciaires, le fonctionnaire s’était décidé à coopérer.
Enfin, l’employé disposait d’un véhicule de service que la commune lui avait mis à disposition. Il était garé dans un garage communal et les clés restent introuvables. À l’intérieur de la berline ont été trouvées deux gazeuses de 500 ml, les mêmes que les forces de l’ordre utilisent. Considérées comme des armes de catégorie B, elles sont soumises à autorisation du préfet. Une autorisation que l’agent n’avait pas.
Si aujourd’hui l’ensemble du système informatique de la Ville a pu être de nouveau sécurisé, sa gestion a été confiée à une société de sécurité. Il reste à dresser l’inventaire du matériel communal en sa possession, avant de le récupérer.