L’ivresse publique sera facturée à Pont-Audemer
Les personnes qui boivent de l’alcool à n’en plus finir et sont prises en charge par la police municipale au frais des contribuables, agacent fortement le maire (SE) de Pont-Audemer, Michel Leroux. Un point, Ivresse publique – facturation du coût de la personne interpellée -, a donc été inscrit à l’ordre du jour du conseil municipal qui s’est réuni hier soir mardi. Il devrait être voté à l’unanimité.
120 € à sortir !
Il en coûtera donc désormais 120 € aux personnes en état d’ivresse manifeste, emmenées à l’hôpital par la police municipale. Si la personne est transportée directement en cellule de dégrisement, le tarif ne sera pas appliqué, c’est la gendarmerie qui se chargera de lui mettre une amende, soit 35 €.
La consommation d’alcool est un problème récurrent à Pont-Audemer et ce depuis de longues années. Il y a bien sûr la consommation d’alcool à domicile, « excessive en début de mois parce que les gens ont plus d’argent qu’en fin de mois. Et il y a la consommation d’alcool dans les bars ou en ville qui génère de l’ivresse sur la voie publique, explique le chef de la police municipale, Jacky Brailly. Nous sommes souvent amenés à intervenir sur la voie publique et quand la personne est en danger ouprésente un danger pour autrui, nous la prenons en charge », ajoute-t-il.
Dans ce genre de situations, encas d’intervention, les policiersmunicipaux préviennent un officier de police judiciaire (OPJ) de lagendarmerie.
Le temps, c’est de l’argent
« Il n’est pas question que nous ramenions quelqu’un à son domicile et qu’il ait un problème après. C’est l’officier qui nous indique la voie à suivre. Il peut arriver que la personne soit prise en charge par les pompiers mais dans la plupart des cas, nous l’emmenons à l’hôpital. Soit elle reste sur place en fonction de ce qu’ont décidé les urgences, soit nous l’emmenons avec un certificat de non-hospitalisation en cellule de dégrisement à la gendarmerie », explique le chef de la police locale.
Et si cette décision de faire payer l’intervention de la police a été présentée en conseil municipal, c’est que « le temps, c’est de l’argent. Gérer une personne en IPM (ivresse publique et manifeste) prend allègrement plus d’une heure à deux policiers municipaux. Et tant qu’ils sont là, ils ne peuvent pas effectuer d’autres missions », constate Jacky Brailly. Six policiers, qui tournent par vacation, sont présents dans les rues tous les jours de 7 h 15 à 22 h et trois jours par semaine, de 7 h 15 à 2 h.
Ce vote au conseil a un objectif : « responsabiliser les buveurs d’alcool », dixit le maire. Michel Leroux espère que toucher au porte-monnaie modifiera le comportement des consommateurs d’alcool.
Virginie Veiss |