Suivez nous sur nos autres médias :
SNPM Syndicat National des policiers Municipaux

LongwyLe maire radie un policier municipal pour propos racistes

En juin 2024, un policier municipal tient des propos racistes. Après enquête, le maire radie l’agent, qui est débouté de son appel. Toutefois, un membre de la majorité, via une attestation, a apporté son soutien à l’employé. « Une faute morale », selon la CGT.

Bertrand Baud – Aujourd’hui à 17:00 – Temps de lecture : 2 min

  |  

Un policier municipal a tenu des propos racistes et xénophobes au sein de la mairie de Longwy.  Photo Frédéric Lecocq
Un policier municipal a tenu des propos racistes et xénophobes au sein de la mairie de Longwy. Photo Frédéric Lecocq

Voilà encore une affaire au sein de la Ville de Longwy. Après le directeur aux mains baladeuses , et la frénésie d’un agent photographiant le postérieur de ses collègues , c’est un policier municipal qui est radié des effectifs, par décision du maire Vincent Hamen.

L’affaire remonte à juin 2024. Sur son lieu de travail, pendant une pause, un policier municipal entonne un chant xénophobe et tient des propos racistes, visant notamment des personnes de confession musulmane et d’origine maghrébine.

Exclusion définitive

Vincent Hamen déclenche alors un article 40 pour « provocation à la haine raciale ». En interne, un conseil de discipline émet un avis favorable à la radiation des effectifs de l’auteur de ces propos. En parallèle, des agents et représentants du personnel sont auditionnés par la police municipale et corroborent les faits. À l’issue, le maire prend donc un arrêté d’exclusion définitive.

Le policier municipal incriminé fait alors un recours en suspension de l’arrêté au tribunal de Nancy. Une procédure dont il est débouté en février 2025. « Je ne peux pas en dire plus car l’affaire est en cours de jugement au tribunal administratif », commente Vincent Hamen. Le dossier pourrait être clos. Sauf qu’à Longwy, cela prend toujours une tournure politico-syndicale.

« Faute morale »

La CGT Territoriaux de la Ville de Longwy est ainsi montée au créneau. Car au cours de l’audience du 12 février, une attestation, rédigée par un membre de la majorité, « allait dans le sens de l’agent, sans avoir tous les éléments de l’enquête. C’est une faute morale », dénonce le syndicat dans une lettre ouverte.

Et évidemment, le sujet est arrivé sur la table des débats du conseil municipal de jeudi soir. Après avoir mis le feu à la réunion de la F3CST, formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail. « On nous a accusés d’être des racistes, des xénophobes », se plaint l’adjoint aux sports, Serge Bernat, en froid avec la gouvernance Hamen. « C’est faux, personne n’a dit cela pendant cette réunion de la F3CST », le reprend le maire.

Pas de protection

Serge Bernat, ainsi que Sylvie Balon , Jean-Marc Fournel, Mireille Charlet et Amar Hadjadj avaient sollicité la protection fonctionnelle, notamment pour des faits de harcèlement. Vincent Hamen avait exigé qu’ils étayent leur demande par écrit. « Mais je n’ai rien reçu. » Le conseil passe au vote. La protection fonctionnelle n’est pas accordée aux cinq membres. « Je ne crois pas à la souffrance des gens qui ont demandé cette protection fonctionnelle », tacle Martine Etienne. Bref, la bonne entente règne dans la majorité.

A propos de l'Auteur