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Lorraine Nord Police municipale : quelles options pour les petits budgets ?

Posted On 15 Mai 2022
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Pour honorer leurs promesses de campagne et répondre aux attentes de leurs administrés, nombreux sont les maires qui créent ou développent leur police municipale. Mais un tel service coûte cher. Comment font les municipalités dont les budgets sont serrés ? Trois exemples en Lorraine Nord.

Par Xavier JACQUILLARD – Aujourd’hui à 05:00 – Temps de lecture : 3 min
L’investissement pour un seul policier est très conséquent. Afin d’éviter d’avoir un seul agent, les communes multiplient les formes : mise à disposition par convention, police pluri-communale… Photo RL /René BYCH

Dopée par les promesses de campagne de 2020, la course à la police municipale se poursuit. Chaque commune cherche une solution pour traiter ses soucis de stationnements gênants, dépôts sauvages d’ordures ou différends de voisinage.

Mais la réponse à un prix. Selon les élus interrogés : de 30 000 €, pour le traitement annuel d’un seul policier, à 100 000 €, avec un duo et le matériel compris. Comment font les collectivités aux budgets serrés ? Trois pistes, en Lorraine Nord…

Convention

Premier arrêt à Fontoy, 3 100 habitants. Début 2021, son maire lançait un appel dans l’espoir de créer une police pluri-communale. La donne a changé. Mathieu Weis s’oriente vers une convention avec le poids lourd de l’agglomération Portes de France-Thionville : la police de Thionville-Terville et ses trente agents. « Pour le coût d’un seul, on profitera d’un service assurant des missions où ils doivent être au moins deux. Comme les contrôles de vitesse. »

L’accord s’élève à « 31 000 € par an », révèle Laurent Cavalieri, directeur de l’ensemble Thionville-Terville. Il est fonction des heures que les fonctionnaires passeront à Fontoy. Angevillers et Tressange ont choisi la même option. Pour tous, elle entrera en vigueur dès septembre.

Agent unique (et partagé)

Détour par le Val de Fensch, où Neufchef (2 600 habitants) dispose d’une seule policière… qu’elle partage avec Ranguevaux (850). La raison est notamment historique, rappelle le maire de Neufchef, Carla Lambour. « Jusqu’à il y a deux ans, Fameck mettait à notre disposition un agent, perdu après sa mutation. Avant ce début d’année, nous n’en avions plus. Et ce n’est pas faute d’avoir cherché… »

À la rareté de la recrue s’ajoute le manque de fonds, toujours. Le poste est évalué à « 42 000 € par an », à répartir, comme son temps, à trois quarts pour Neuchef et un pour Ranguevaux. « Bien sûr, c’est handicapant de n’avoir qu’une seule policière. Mais deux, c’est impossible : notre budget se réduit toujours plus. Alors, quand elle part en congés, on fait comme par le passé : sans. »

Syndicat

Dernière étape dans le Grand Longwy. Depuis 2020, Hussigny-Godbrange (4 000 habitants) cherchait à composer une police pluri-communale. D’abord avec les voisins directs de Tiercelet et Villers-la-Montagne. En vain. La loi sécurité globale de mai 2021 a relancé l’affaire. « Elle autorise deux communes non limitrophes, mais de la même intercommunalité, à créer un service ensemble », détaille le maire, Laurent Righi. À 10 km de là, Longlaville (3 600) s’est montrée intéressée.

Ce type d’alliance est encore inédit en Meurthe-et-Moselle. Et sa forme, surprenante. « Dans une période de suppression des syndicats, nous allons en créer un : le Syndicat intercommunal à vocation unique était la solution la plus simple », justifie le premier magistrat longlavillois, Hamdi Toudma. « Un Sivu permet que la structure ne soit pas gérée par un seul maire, de répartir les coûts et de prévoir l’entrée d’autres municipalités. »

En janvier, la préfecture a donné son accord sur le principe. Laurent Righi imagine un lancement « à l’automne ». « Dès que ça fonctionnera, les regards vont se tourner vers nous », présage Hamdi Toudma. Par les temps qui courent, une telle exception ne le restera pas bien longtemps.

« La solution, c’est le regroupement ! »

Frédéric Biedak , président du Syndicat national des policiers municipaux et policier municipal en Moselle

Par Propos recueillis par Xavier JACQUILLARD
Frédéric Biedak. Photo RL /René BYCH

Vous venez d’être élu président du Syndicat national des policiers municipaux, affilié CFE-CGC. Quelles sont vos revendications prioritaires ?

« Nos deux priorités sont le volet social et l’armement généralisé. Sur la première, nous attendons une décision du Conseil d’État. Nous l’avons saisi il y a deux ou trois ans, pour que nos primes soient intégrées dans le calcul de notre retraite. Parfois, les policiers municipaux touchent plus de primes que de salaire… En septembre, normalement, nous aurons une réponse. Concernant l’armement généralisé, nous demandons des armes létales, quelle que soit la commune d’exercice. C’est une question de logique : la délinquance est partout. »

Que pensez-vous d’ un projet comme celui porté par Hussigny-Godbrange et Longlaville  ?

« Une police municipale coûte cher ; c’est bien que les collectivités se regroupent. Pas sur toute une agglomération, avec une véritable police intercommunale. Mais à l’échelle de deux ou trois communes, maximum, pour garantir la proximité. Ou alors il faut des moyens supplémentaires, avec des îlots dans deux ou trois municipalités, comme cela se faisait avant dans la police nationale. »

Vous ne croyez pas à une police à l’échelle d’une agglomération, comme celle de Longwy par exemple ?

« Combien compte-t-elle d’habitants ? Environ 60 000 ? La règle dit un agent pour 1 000 habitants, donc il en faudrait soixante. C’est un coût ! Qui paye ? Les collectivités. Donc les contribuables… »

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