L’usage des armes à feu par les policiers en « hausse significative »
La police des polices a constaté au cours du premier semestre 2017, «une hausse significative de l’usage des armes à feu» par les policiers.
Au cours des six premiers mois de 2017, les déclarations d’usage de l’arme individuelle ont augmenté de 39,58 % par rapport à 2016, en passant de 116 à 192.
Selon l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), cette hausse s’était déjà amorcée fin 2016.
Neuf mois après l’adoption par le Parlement d’une loi assouplissant les règles de la légitime défense pour les policiers, le nombre de tirs en direction de personnes dangereuses «pour tuer ou blesser», reste stable d’une année sur l’autre, passant de 17 à 19.
Forte hausse des tirs d’intimidation
En revanche, les tirs d’intimidation ou de sommation enregistrent «la plus forte progression», avec une hausse de 89,47 % (de deux à 19 tirs).
«Dans la majorité des cas, ces tirs sont effectués alors que les policiers sont encerclés et pris à partie par des groupes d’individus menaçants, armés et de plus en plus souvent cagoulés», note l’IGPN.
«Dans la plupart de ces situations, la légitime défense autoriserait les policiers à retourner leur arme en direction de leurs agresseurs. Ces tirs sont donc justifiés et justifiables et n’ont pas en l’état à être « découragés »», avance l’IGPN, selon qui, ils sont «révélateurs de la hausse des violences exercées contre les policiers».
Gare aux tirs accidentels
Dans une autre note publiée en juillet, l’IGPN s’alarme du nombre «important» de tirs accidentels avec les nouvelles armes longues dont certaines équipent les unités de police, primo-intervenantes depuis les attentats de 2015.
Au cours des six premiers mois de l’année, 19 tirs avec ces armes ont été répertoriés dont 18 sont accidentels. Pour 2016, «ce chiffre déjà élevé s’établissait à 65 %», relève la police des polices.
Ces déclarations de tir par imprudence concernent essentiellement l’utilisation des fusils d’assaut G36 et pistolets-mitrailleurs Beretta 12SD.
Selon l’IGPN, la cause de ces tirs accidentels s’explique «par un défaut de maîtrise d’armes plus complexes et plus encombrantes».
« Risque non-négligeable »
Si l’IGPN relève que les 18 usages d’arme «n’ont heureusement pas fait de victime», il «convient aujourd’hui de prendre en compte un risque non-négligeable pour des fonctionnaires ou des usagers».
«Ces armes, nécessaires sur le plan opérationnel, exigent un niveau de compétence plus important et ne peuvent être remises en dotation qu’à des fonctionnaires, certes formés et habilités mais également entraînés et rompus à leur manipulation», souligne l’IGPN.