MAËLYS-ENQUÊTE: LE PROCUREUR DE GRENOBLE ACCUSE LES GENDARMES APRÈS DES FUITES DANS LA PRESSE
À plusieurs reprises le procureur la République près le TGI de Grenoble a exprimé son courroux après des fuites dans la presse concernant l’enquête sur la disparition de Maëlys.
C’était le cas par exemple quand BFMTV a révélé qu’une photo de vidéoprotection montre une forme blanche dans la voiture du suspect, Nordahl Lelandais, en train de rouler. Cette forme pourrait être Maëlys qui portait une robe blanche la nuit de sa disparition. La chef du service police-justice de la chaîne avait même souligné à l’antenne que Nordahl Lelandais aurait tout loisir de préparer sa défense avant que les enquêteurs lui mettent cette photo sous le nez et l’interrogent sur ce nouvel élément. Plus d’effet de surprise puisqu’il dispose de la télévision dans sa cellule.
Quand un média détient un scoop, il arrive que les journalistes retiennent l’information quelques heures ou quelques jours pour ne pas mettre en danger l’enquête. Dans l’affaire de la disparition de Maëlys, cette « règle » non écrite n’a pas été appliquée. Le procureur de Grenoble accuse les gendarmes d’organiser les fuites et il ouvre une information judiciaire qu’il confie, non pas à l’inspection générale de la gendarmerie nationale mais à la police judiciaire. « Si les auteurs sont identifiés, il y aura des sanctions », avertit le magistrat.
Réponse du directeur général de la gendarmerie nationale, qui sort de sa réserve pour soutenir ses hommes : « les accusations du procureur sont ressenties comme une véritable injustice. » Il juge « scandaleuses » les « accusations péremptoires de la part du magistrat » concernant ces fuites. « On est déjà condamné avant même qu’il y ait enquête », regrette le genéral Richard Lizurey.