Mantes-la-Ville. Meurtre du Père Hamel : cinq ans de prison pour le Youtubeur radicalisé
Un lycéen de Mantes-la-Ville vient d’être condamné à cinq ans de prison. Ce Youtubeur, auteur de la série « Mamadou Segpa », n’avait pas alerté les autorités après avoir reçu une vidéo annonçant l’imminence d’un attentat : le meurtre d’un homme d’église en 2016 en Seine-Maritime.
Il s’est fait connaître par ses vidéos à vocation humoristique. Mais c’est pour avoir eu en sa possession des images d’un tout autre registre qu’un Mantevillois de 20 ans a été condamné vendredi à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Omar, lycéen, était jugé pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Le 24 juillet 2016, il a reçu la vidéo d’un individu qui prêtait allégeance à Daech et annonçait une « attaque dévastatrice ». Mais il n’a pas prévenu les autorités. L’homme à l’image, c’était Abdel Malik Petitjean et deux jours plus tard il égorgeait, aidé d’un complice, le père Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray (76).
Omar est l’auteur de Mamadou Segpa, une série à succès sur YouTube. Son héros, un personnage grossièrement détouré s’exprimant avec la voix de Google traduction, est mis en scène dans diverses situations : Mamadou va au kebab, Mamadou prend le bus, Mamadou fait sa rentrée scolaire…
« Envoûté » par la propagande de Daech
Pour préparer un sketch intitulé Mamadou rejoint Daech, ce féru de montage avait consulté des vidéos de propagande de l’État islamique. Il raconte aux enquêteurs avoir été « envoûté » par ces images. Au point d’en visionner de manière compulsive. Puis d’une fascination artistique pour ces grosses productions, le jeune homme bascule dans la radicalisation. Il télécharge des documents dédiés aux apprentis terroristes, entre en contact avec des membres de l’organisation terroriste et projette de partie en Syrie, pour devenir monteur vidéo pour Daech.
Repéré par les services de renseignement, une perquisition administrative est réalisée chez lui le 25 juillet 2016. Les policiers trouvent de nombreuses images de propagande dans son téléphone, dont celle annonçant l’imminence d’une attaque. Omar était chargé de la diffuser. Ce n’est qu’après la mort du père Hamel que les enquêteurs feront le rapprochement.
À la barre du tribunal, Omar a fait part de ses regrets, assurant qu’il n’était pas radicalisé religieusement.