Marseille : 538 enfants égarés sur les plages remis à leurs parents
Avec près de 2,5 millions de baigneurs cet été, les services de sécurité ont multiplié les interventions, évité bien des drames et beaucoup interpellé…
Directeur départemental de la Sécurité publique, l’inspecteur général Jean-Marie Salanova a dressé hier matin, au Roucas-Blanc, le bilan de la saison estivale 2017. Bilan qu’il n’a pas hésité à qualifier de « hors normes » compte tenu du contexte particulier lié à la situation sécuritaire en France et des spécificités du territoire phocéen.
Rappelant l’immensité de la tache que représente la surveillance tous les jours, du 6 juin au 3 septembre et de 9 h 30 à 19 h, des quinze plages marseillaises où se pressent chaque été « près de 2,5 millions de personnes », le DDSP a fourni à son auditoire plusieurs chiffres significatifs.
Au cours de la saison, 4 140 jeunes gens ont ainsi été accueillis au « méga CLJ »(Centre loisirs jeunes) de Marseille. Ont également été dénombrées 4 760 interventions de secours, 131 opérations d’assistance ou de sauvetages sur l’eau et 162 interventions ayant nécessité une évacuation des victimes par le bataillon de marins-pompiers. 4 078 soins divers ont par ailleurs été dispensés, « essentiellement pour de la bobologie ». Sur le plan répressif, les services de la DDSP ont totalisé 1 173 contraventions, 63 interpellations et 123 infractions nautiques.
« La coproduction de sécurité », une expression appelée à un grand avenir…
Directeur adjoint des CRS Sud, le commissaire divisionnaire Grégoire Monroche complétait ce bilan en y ajoutant les 336 infractions relevées par ses services et les 70 interpellations réalisées pour trafic de stupéfiants et/ou port d’armes, pendant leur période de déploiement, du 18 juillet au 21 août. Sur le seul secteur de La Ciotat, les CRS auront comptabilisé 47 infractions maritimes et 12 avertissements, 17 interpellations et 5 sauvetages.
Parmi tous ces chiffres, le nombre d’enfants égarés – heureusement retrouvés et remis à leur famille par les services de secours ou de sécurité – se révèle pour le moins préoccupant. Ils ont été en effet 538 à échapper à la surveillance de leurs parents, soit près de six enfants chaque jour, preuve d’un net relâchement de l’attention des accompagnants qui, souvent, ne se manifestent que trop longtemps après la disparition.
Ce bilan donnait également l’occasion au commandement de la police nationale de mettre à l’honneur plusieurs fonctionnaires dont les interventions décisives ont permis de sauver des vies humaines. Parmi ces interventions, celle du vendredi 25 août, sur la plage de Prado Nord, présente un intérêt particulier. La mère de famille sauvée de justesse de la noyade ce jour-là, avec dans ses bras ses deux enfants de 7 et 10 ans, portait en effet « une tenue de bain inadaptée » qui a probablement contribué à la mettre en difficulté et à compliquer la tâche des secouristes ; tenue faisant pourtant l’objet d’une interdiction municipale pour ces mêmes raisons.
Jean-Marie Salanova rendait alors un hommage appuyé à l’ensemble des services ayant contribué à ce bilan, associant les 70 policiers de la DDSP (USPL, VTTistes, GSP, Bac, Police secours, réservistes, patrouilles maritimes), les CRS, les 78 vacataires maîtres-nageurs sauveteurs de la ville, les services municipaux et départementaux, les agents de MPM et les médiateurs sociaux.
Au cours de cette présentation, une nouvelle formule (magique ?) a d’ailleurs fait son apparition dans le langage des autorités locales : « la coproduction de sécurité ». Expression sans doute appelée au plus brillant avenir puisqu’elle a été largement reprise par le préfet de police Olivier de Mazières et l’adjointe au maire déléguée à la sécurité et la prévention de la délinquance, Caroline Pozmentier ; l’un et l’autre se félicitant de l’excellence de la collaboration entre les différents services de l’État et des collectivités territoriales.
« Impressionné par cette collaboration », le préfet a estimé que cette démarche était « exemplaire de la façon dont doivent être menées désormais les politiques de sécurité alliant répression et prévention », ajoutant qu’elle constitue « la clef de voûte de ce qu’on doit construire en la matière dans le département ». Avant de confier : « J’ai bon espoir que Marseille et les Bouches-du-Rhône figurent dans la première vague de l’expérimentation de la toute nouvelle Police de sécurité du quotidien dont la création vient d’être annoncée par le gouvernement ».
De son côté, Caroline Pozmentier appelait de ses voeux à la création d’une seconde base de la Direction de la police municipale et de la sécurité, « au sud de la ville et au plus près du littoral », sur le modèle de celle qui doit voir le jour dans le centre de l’agglomération, au 20 boulevard Françoise-Duparc (4e).
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