Marseille : 6 dealers d’héroïne et 4 « mules » de coke écroués
Le tuyau était bon. Le renseignement, donné au printemps dernier, selon lequel l’héroïne se vendait aussi facilement que la résine de cannabis dans la cité de La Maurelette (15e) a permis à l’antenne marseillaise de l’OCRTIS (Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants) de démarrer une enquête, assez rare, sur ce trafic d’une drogue dont on pensait qu’elle avait largement reculé.
Au fil de leurs investigations, les enquêteurs de la PJ se rendaient compte que le réseau embauchait des jeunes de la cité mais aussi d’autres issus de la cité des Pins de Vitrolles. Surtout ils constataient que ce business s’approvisionnait aux Pays-Bas, via les services d’une « mule » qui ingérait sur place la drogue pour la restituer en arrivant à Marseille… « À chaque fois, une centaine de grammes étaient ramenés« , confie un enquêteur. Samedi dernier, le 7 octobre, c’est au niveau d’Aix-en-Provence que les policiers mettaient la main sur cette mule, avant d’interpeller 7 autres individus, de l’organisateur aux revendeurs, dont certains dealaient pour payer leur propre consommation. « On sait qu’au moins 5 voyages ont été effectués, continuait un proche de cette affaire. En gros, malgré la très mauvaise qualité du produit au final, ils achetaient les 100 grammes pour 4 000 euros, parvenaient à les couper en 5 fois, et à vendre à l’arrivée les 100 grammes entre 8 et 10 000 euros. » 6 de ces dealers ont été écroués, 2 autres placés sous contrôle judiciaire…
La veille de ce coup de filet, c’est un appel des douaniers qui déclenchait une nouvelle enquête. Sur l’autoroute, au niveau du péage Villefranche-sur-Saône, les fonctionnaires stoppaient deux véhicules en provenance également des Pays-Bas. Dans une Austin Mini, bien dissimulés dans une cache, les douaniers découvraient pas moins de 16 kg de cocaïne, soit 400 000 euros à l’achat et le double à la revente ! Trois femmes, âgées de 34 à 37 ans et un homme de 37 ans et originaires des 15 et 16e arrondissements de Marseille et de Port-de-Bouc, étaient placés en garde à vue à l’Évêché. Cette équipe, spécialisée dans le transporteur de drogue, qui distribuait dans les quartiers Nord, était écrouée au terme des gardes à vue. Une commission rogatoire sous la houlette de la juridiction interrégionale spécialisée continue son travail…
Romain Capdepon