Marseille : deux femmes témoins d’un viol en pleine journée livrent leur récit
Dans un récit poignant et glaçant, deux jeunes femmes racontent sur Facebook la scène de viol dont elles ont été témoins aux abords de la terrasse d’un café à Marseille.
Alors qu’elles buvaient un verre en terrasse d’un café ce dimanche 6 août dans l’après-midi, Sophie, Elvire et Marguerite, trois amies, ont été témoins d’un viol, en pleine rue et en plein jour. Sur Facebook, encore choquées par la scène,elles racontent l’horreur qui s’est déroulée à quelques mètres d’elles, tout près du Grand Bar du Chapitre, en face du square Stalingrad. Un serveur du bar a jeté de l’eau sur l’homme afin de le mettre en fuite et les jeunes femmes ont aussitôt prévenu les secours.
« Il faut casser le mythe du viol qui aurait systématiquement lieu dans une ruelle sombre à 3 heures du matin, avec un couteau sous la gorge », dénonce Elvire, une des jeunes femmes, citée par BuzzFeed. Et pour cause, ce dimanche après-midi, à la vue de tous, une jeune femme a été victime d’un viol.
« Une pénétration non consentie. Un viol », écrit Sophia dans son post, détaillant que la victime était alors inconsciente.
Le manque de zèle de la police et la brutalité des pompiers
Parallèlement au choc de la scène décrite, les trois amies évoquent également dans leur récit le manque de d’empathie de la police et la brutalité des pompiers. « Les forces de l’ordre ont essayé de minimiser ce qu’il venait de se produire, en disant « qu’il était peut-être juste en train de se frotter », alors que ça remettait nos témoignages en question », confie encore Sophia à Buzzfeed.
« Les pompiers n’ont pas très bien parlé à cette femme, ils ont parlé de lui faire une piqûre ou de la menotter. Non, on ne met pas des menottes à une victime. Le viol est un crime. Ce n’était pas du tout considéré avec la gravité avec laquelle ça devrait être considéré ».
Réagir pour celles qui ne porteront pas plainte
Marguerite Stern, qui se présente comme féministe, conclut de son côté : « Depuis que ce viol a eu lieu jusqu’au moment où j’ai décidé de le raconter sur Facebook, des dizaines de femmes en France ont subi la même chose. La majorité ne porteront pas plainte, et seule une infime minorité des agresseurs qui seront entendus par un juge seront condamnés. Lorsque nous sommes témoins d’une agression, il faut réagir, même si parfois c’est compliqué. Il en va de notre responsabilité collective et individuelle ».
Pour cette féministe, membre du collectif féministe 52, le choc est dur à encaisser. Mais le combat continue. Même si, comme le précise Sophia, ce dernier est encore long.
Le violeur, un SDF vraisemblablement connu dans le quartier, a été interpellé et place en garde à vue, selon la direction départementale de la sécurité publique. Deux des trois amies ont été entendues lundi. On ignore si la victime a porté plainte.