Marseille : la police municipale se recentre
Une centaine des 450 agents sont désormais basés Bd Françoise Duparc (4e). La « PM » cherche désormais une base au sud
Sa base de Plombières (3e) était pleine à craquer. Il faut dire que les effectifs de la police municipale enflent d’année en année. Ils ont plus que doublé, en dix ans, passant de 200 agents à 450. Et, parole de Caroline Pozmentier, l’adjointe à la sécurité dont le maire a salué « la détermination sans faille », ça n’est pas fini.
Alors, Jean-Claude Gaudin a inauguré hier une base « centre », plantée au 20 boulevard Françoise Duparc – « dans le 4e arrondissement, et Dieu sait que Bruno Gilles a insisté pour cela ! », glissait le maire -, et qui accueille désormais une centaine d’agents. Une façon aussi d’étendre la toile et la visibilité de cette « PM », chère aux élus locaux, et qui a effectué, en 2018, déjà 10 655 missions : notamment 132 568 PV dressés sur le terrain, 16 205 mises en fourrière, 1 141 manifestations sécurisées et 994 personnes arrêtées en flagrant délit. « La sécurité est une mission régalienne mais c’est aussi l’affaire de tous », appuyait Martine Vassal, la présidente du Conseil départemental qui a financé 80 % des 2 millions d’euros qu’a coûté cet aménagement.
Une dépense qui entre dans le cadre du « plan pour Marseille » : sur les 150 millions d’euros accordés à la Ville, une vingtaine seront consacrés à la sécurité, « parce qu’il faut jouer collectif », ajoutait-elle, avant d’exprimer le souhait que « l’aréopage de personnalités (notamment Laurent Nuñez, ex-préfet de police des Bdr désormais secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur et Stéphane Bouillon, ex-préfet de Paca devenu directeur de cabinet de Christophe Castaner, Ndlr) qui viennent d’intégrer le sommet du ministère de l’Intérieur et qui connaissent parfaitement notre territoire, permettra à Marseille d’avoir les moyens qu’elle mérite ».
Car bien que la Ville ait toujours nié vouloir grignoter des parts de marché à la police nationale, assurant être un « complément » et se cantonner à la tranquillité publique, elle en adopte clairement l’organisation en trois divisions : la base de Plombières devient son repaire au nord – pourtant les habitants des cités voient bien peu la couleur de leur véhicule -, et après l’ouverture de cette base Centre, la Ville est, selon Caroline Pozmentier, déjà activement à la recherche d’une base Sud. « Et nous voyons même encore plus loin : par exemple, pourquoi ne pas ouvrir un jour, comme c’est en cours à Nice, un commissariat mixte entre polices nationale et municipale ? »
Une chose est sûre, si le maire se plaignait hier que « jamais il n’est écrit dans la presse que l’on a largement participé à faire reculer à 12 % un chômage qui était à 21,6 % en 1995 », on ne pourra, en tout cas, pas dire que la police municipale, qui recrutera encore très bientôt, ne participe pas de cet effort…