Marseille – La Viste : après s’être échappé de son école, un élève de 8 ans retrouvé par la police
« Il a bien été vu en train de grimper par une tata mais le temps qu’elle se précipite pour le rattraper, il était parti se cacher »
Dispute dans la cour avec ses petits camarades de classe ? Grondé par un instituteur ? Moment d’égarement ? Problèmes familiaux ? Difficile de savoir ce qui peut bien se passer dans la tête d’un écolier de 8 ans qui, subitement, décide de se faire la belle. Le vrai problème, en l’occurrence, étant que l’élève en question, scolarisé du côté de La Viste (15e), y soit parvenu sans trop de difficulté…
Il était 11h45, mardi, à l’heure de la cantine, quand ce garçon téméraire est arrivé à escalader le portail de son établissement, et ainsi, à se perdre dans la nature. Seul, au bord de la route, quand ses parents le croyaient bien au chaud au réfectoire. « Il a bien été vu en train de grimper par une tata mais le temps qu’elle se précipite pour le rattraper, il était parti se cacher », corrige un représentant de la Ville. C’est cette collectivité, en effet, qui doit répondre de la surveillance des écoliers pendant la pause méridienne.
« Nos enfants sont en danger »
En panique, forcément, les agents municipaux ont immédiatement alerté les forces de l’ordre. Coup de chance : une patrouille de la police municipale a retrouvé « dans l’heure » le jeune « fugueur », tranquillement en train de déambuler dans le quartier. Avant de le ramener à son groupe scolaire, au grand soulagement du personnel présent… Et en faute ? « Il n’y a eu aucun défaut de surveillance », tranche la municipalité. « Ce gamin avait déjà été convoqué quelques jours avant car il est agité…. Cette fois, les encadrants l’ont vu partir vers la sortie. Ils ont couru en sa direction. Mais à cet âge, tout va très vite… ».
Ce qui n’a toutefois pas empêché les services municipaux de rédiger, dans la foulée, une circulaire transmise au personnel de toutes les écoles marseillaises rappelant à chacun son « exigence de surveillance ». Ce qui n’a pas, non plus, manqué de fait réagir la CGT territoriaux qui évoque « un drame évité de peu ».
« Ce n’est pas la première fois que ça arrive » grince Fatima Khazrouni, qui rappelle que « notre (son) syndicat multiplie les grèves des personnels de cantine sur cette question, entre autres. Nous ne faisons pas ça pour le plaisir mais pour sonner l’alarme »,plaide-t-elle. Et d’insister : « Nous sommes la seule ville de France à avoir un taux d’encadrement de 1 adulte pour 50 enfants dans le primaire et de 1 sur 25 en maternelle. Non seulement, c’est le minimum autorisé par la loi, mais en plus, on compte dans ces chiffres les arrêts maladie, les congés maternité… ». « Notre hiérarchie sait qu’on dépasse les quotas et nous dit qu’elle nous couvrira en cas de souci, affirme-t-elle, mais il faut le dire, faute d’effectifs, nos enfants sont aujourd’hui en danger dans les écoles marseillaises ».
Un alarmisme jugé hors sujet par la municipalité : « Cette question du personnel n’a rien à voir avec l’histoire de ce gamin. C’est comme quand votre petit vous échappe au milieu de la foule dans un supermarché. C’est déjà arrivé à tous les parents et personne n’est vraiment en cause ».
Laurent d’Ancona