Marseille : pour les commerçants, le Tour de France tourne mal
La présentation aura un peu traîné en longueur, comme si les protagonistes – Richard Miron, adjoint aux sports, Nicole Richard Verspieren, vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), François Noël, chef de projet capitale européenne du sport 2017 ou encore Marc Labouz, directeur de la police municipale de Marseille – s’attendaient à ce que cela déraille.
Hier soir, au palais de la Bourse, la CCI et la mairie de Marseille avaient convié à une nouvelle réunion commerçants, hôteliers et restaurateurs afin de leur présenter les dispositifs mis en place pour l’accueil du Tour de France, le samedi 22 juillet. La principale information ? La circulation sera interdite sur le tracé de la course du vendredi 21 juillet à minuit jusqu’au samedi 22 juillet, à minuit aussi. La pose et l’enlèvement de 20 000 barrières, 600 blocs de béton et 2 500 panneaux d’information nécessitant que les voies soient dégagées bien avant et après le passage des coureurs.
L’absence de véhicule risque de compliquer la journée
Une fois la parole donnée au public, le premier à sortir du peloton a été Gérald Passédat, propriétaire de l’hôtel-restaurant Le Petit Nice : « Cela va entraîner des complications… Le samedi, mes clients ne pourront repartir s’ils ont leur voiture au parking. Et à midi, je fais l’impasse sur mon restaurant. Une semaine que je réfléchis à des solutions, sans en trouver. Est-ce qu’il ne serait pas possible de mettre à disposition une navette maritime ? » Réponse de Richard Miron : « C’est à chaque commerçant d’anticiper pour trouver des solutions. Et de profiter de l’image du Tour de France pour offrir un service supplémentaire. »
La deuxième échappée viendra du vice-président de l’Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie (Umih) : « Depuis une semaine, je reçois une centaine de mails de restaurateurs et hôteliers qui découvrent le parcours. Nous avons vendu nos chambres sans connaître les modalités. » « Le parcours est connu depuis octobre », a rétorqué l’adjoint aux sports. « Mais pas les éléments de sécurité, a renchéri le responsable de l’Umih. L’ensemble des hôtels sur le périmètre vont être obligés de fermer. »
Si l’absence de circulation automobile risque effectivement de compliquer la journée, reste qu’il est possible de se déplacer à pied et de traverser le parcours à hauteur de différents « points de cisaillement » pour rejoindre, par exemple, les navettes mises en place par la RTM. « On peut aussi prendre des vélotaxis, pour rester dans la thématique », a tenté François Noël pour détendre l’atmosphère. Sans réel succès…
François Rasteau
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