Marseille : une stèle égyptienne volée en pleine journée
La stèle funéraire égyptienne, vieille de plusieurs milliers d’années, peut-être d’une grande valeur marchande, semble avoir été dérobée avec la facilité d’un chapardage de bibelot au rayon bazar d’un supermarché. Révélé par nos confrères de Marsactu et confirmé par la police judiciaire, chargée des investigations, le larcin s’est pourtant déroulé, début septembre, dans un lieu censé bénéficier d’une étroite surveillance : le musée d’archéologie méditerranéenne de la Vieille-Charité, à Marseille. Un site qui présente la deuxième collection d’Egypte antique la plus précieuse de France, derrière le Louvre à Paris.
Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, c’est en pleine journée que le malfaiteur s’est emparé de la pièce, de taille moyenne, avant de sortir tranquillement du musée qui accueillait, au rez-de-chaussée, la toute nouvelle exposition consacrée à l’écrivain Jack London. Un forfait facilité par le fait que la salle où la stèle funéraire était exposée (dont on ne connaît pas précisément la nature à cette heure) n’aurait été gardée que par une seule gardienne. « On peut, oui, penser qu’il y a eu un défaut de surveillance », glisse un proche du dossier. « Nous avons été saisis quelques jours après le vol, quand la Ville s’en est aperçue et a porté plainte », indique de son côté la police judiciaire, qui étudie, entre autres, la piste d’un voleur « venu spécialement pour cette pièce, peut-être sur commande. On ne peut pas écouler ce genre d’objet n’importe comment et à n’importe qui. »
Dans un passé récent, la Vieille-Charité avait été au centre de nombreuses polémiques, notamment liées à la fermeture intempestive des salles égyptiennes, africaines et océaniennes faute de personnel municipal. Traditionnellement, en effet, les agents des musées sont des employés municipaux reclassés, en fin de carrière ou ayant des problèmes de santé parfois lourds. Conséquence : des taux d’absentéisme qui ont parfois flirté avec les 40 %.
En 2009, déjà, à Cantini cette fois, la cité phocéenne avait été le théâtre du vol d’un tableau de Degas, « les Choristes », dont la valeur est estimée à 800 000 €. « Au niveau de l’organisation interne du musée, ce n’était pas formidable », avait soufflé le procureur de la République de l’époque, Jacques Dallest.
L.D’A.