Dans son film La Persécution des chrétiens aujourd’hui dans le monde, Delpard fait parler, écoute, montre de grands témoins, pantelants ou déjà cadavres, de ce drame humanitaire qui nous touche deux fois, en tant que pays chrétien au moins de culture, et en tant qu’humains. Il fait parler aussi ceux qui, humanitaires, orientaux (notamment égyptiens), prêtres, portent la parole et la souffrance du christianisme martyrisé, particulièrement dans le monde mahométan qui les chasse petit à petit.
Raphaël Delpard donne la parole à des personnalités variées, des philosophes, qui se succèdent, dressant une synthèse de ce scandale épouvantable, et posent la question, la seule qui vaille : que font les instances internationales, ONU, Union européenne ? Et, plus honteux encore : que font les politiciens français ? De Charlemagne traitant avec Haroun al-Rachid, Raymond de Rouergue (Saint-Gilles), premier pèlerin à la Jérusalem latine en 1099, Louis IX, Jean de Valette, Vincent de Paul, les deux Napoléon, le colonel Fabvier, Charles de Foucault, de Gaulle, tous ont ou bien défendu la chrétienté et les lieux saints, contre les assauts musulmans, ou ont défendu les chrétiens d’Orient, ou ont tenté d’établir un dialogue respectueux et pacifique.
Mais, désormais, la France abandonne au Liban, en Syrie, en Irak et dans tout l’Orient sa mission traditionnelle : la protection des minorités notamment chrétiennes et préfère pactiser, « entre riches », avec ceux qui tolèrent ou financent les génocidaires et les assassins ou persécutent.
Nous laisserons à son mystère la pulsion de haine et de mort que l’amour et la paix suscitent chez les non-chrétiens. Dans son film magnifique (Silence), Scorsese avait laissé la question entière. Énigmatique. Et nous renverrons au livre profond de Taguieff (L’Islamisme et nous) pour ce qui concerne l’engrenage qui conduit mécaniquement de l’islam à l’intégrisme et de celui-ci à l’islamisme, puis au terrorisme, et enfin à une organisation génocidaire (État islamique).
Delpard, lui, pose une question, sans réponse à ce jour : par quelle lecture dévoyée de la laïcité laisse-t-on massacrer ou expulser les chrétiens partout dans le monde ? Est-ce parce qu’un Président ignare s’était cru malin, en 2003, de dire péremptoirement que « les racines de l’Europe sont autant musulmanes que chrétiennes » ? Et un ex-Premier ministre, ridicule et vaniteux, seul à se croire philosophe, d’affirmer que l’identité français était heureuse ? Ou un autre estimant que la laïcité ne permet pas de défendre les chrétiens… Toutes ces abjurations et abdications contra veritatem ont conduit la France à déserter ses valeurs et à trahir son héritage de défense de toute humanité en souffrance.
Pourtant, comme le démontre Delpard, des moyens existent, mais ils auraient mérité, sinon du courage politique, du moins une logique juridique minimum. Ainsi, comment la France a-t-elle pu accepter, à l’ONU, qu’à côté de la Déclaration universelle des droits de l’homme, une minorité de l’humanité (moins de 20 % de musulmans) représentée par quelques pays autocratiques ait pu y infiltrer… la charia ? Des droits de l’homme « halal » ?
Comment les gouvernements français successifs ont-il pu être aussi lâches à l’égard des discours génocidaires diffusés sur l’Internet et des prêches télé ou radio diffusant l’appel au meurtre ?
Le film de Delpard nous convoque à un terrible examen de conscience ; la conscience de nos politiciens ; ceux qui en ont une.
Nous le répétons, le film de Raphaël Delpard, La Persécution des chrétiens aujourd’hui dans le monde, est à voir absolument dès le mercredi 15 novembre à Paris :
Complexe de cinémas Le Lucernaire, 53, rue Notre-Dame-des-Champs, 75006
– mercredi, jeudi : 20 h 30
– vendredi, samedi, dimanche : 14 h 30 – 16 h 30 – 18 h 30 – 20 h 30