Rien ne va plus depuis ces derniers mois au sein de la police municipale de Mauguio-Carnon, mais chut, il ne faut surtout pas en parler. On voit assez régulièrement des policiers municipaux sur le terrain, associés aux gendarmes de la brigade locale et de Palavas-les-Flots rattachées à la compagnie de Lunel, avec des photos des opérations menées dans le cadre de la Police de sécurité du quotidien, la PSQ, mais, c’est plutôt l’insécurité au quotidien qui domine au sein de ce service.
C’est la brutale éviction de Pascal Maillard de son poste de chef de la police municipale qu’il a longtemps occupé, qui a jeté un froid. Il a été muté à la police de l’urbanisme, ce qui n’est pas une promotion. C’est plutôt ressenti comme une brimade et un placard doré, comme on dit.
Selon nos informations, Pascal Maillard était devenu insupportable pour Laurent Tricoire, l’adjoint au maire en charge de la sécurité et des Ressources humaines qui est sapeur-pompier professionnel au Sdis 34, où il sévit à la caserne de Montaubérou, au Millénaire, à Montpellier.
« Tout se passe bien »
Métropolitain a essayé de joindre le maire, Yvon Bourrel, via le service communication de la mairie de Mauguio-Carnon pour écirre un article impartial sur la situation qui nous a été décrite, mais la responsable s’y est opposée, au motif que, « Tout se passe bien à la police municipale, il n’y a aucun problème ».Elle a même refusé de nous mettre en relation avec le maire et encore moins avec l’adjoint en charge de la sécurité et donc de la police municipale. Nous voulions savoir par exemple, si c’est Laurent Tricoire qui a viré Pascal Maillard ou s’il a répondu à un ordre venu de plus haut, du cabinet du maire ou du couple en place à la tête de la direction générale des services.
Du coup, nous ne sommes pas éclairés, et les Melgoriens non plus, sur les raisons qui ont poussé l’adjoint à la sécurité à débarquer Pascal Maillard comme un malpropre, pour le remplacer par un certain Raymond Belmonte. Désormais, c’est lui qui est à la tête de la vingtaine d’agents. Bref, comme dirait l’adjoint qui s’occupe de la sécurité et qui est pompier, il y a le feu.
Colère à Carnon Plage
À propos de feu, les policiers municipaux ne font pas l’unanimité auprès de la population de la station balnéaire de Carnon, un hameau qui dépend de Mauguio, et notamment de nombreux commerçants du secteur du port : depuis le début de l’été, des voitures en stationnement ont été incendiées, des véhicules ont été vandalisés et « roulottés », de nombreuses rixes sur fond d’alcoolisation et de drogue, avec des coups de couteau ont émaillé certaines nuits, sans qu’on ne voit un seul policier municipal, sitôt les patrouilles terminées. « Nous nous sommes plaints, bien sûr et vous savez la réponse que nous avons en retour : c’est à la gendarmerie d’intervenir, pas à la police municipale. Bref, ils sont là que pour verbaliser », témoigne un commerçant, qui veut rester anonyme.
Coopération étroite
Les élus de l’opposition ont été informés cet été de cette situation, comme ils ont appris à la dernière minute que l’ancien chef de la police municipale s’était retrouvé à l’urbanisme, sans savoir pourquoi. Donc, tout va bien à la police municipale qu’on voit vadrouiller avec les gendarmes, comme le rapporte la page Facebook du groupement de gendarmerie de l’Hérault :
« La gendarmerie de Mauguio décline la Police de sécurité du quotidien, la PSQ, notamment par un partenariat étroit avec les polices municipales. Le maréchal-des-logis chef Patrick Rodriguez est le référent de l’unité dans ce domaine. L’intégralité des gendarmes est impliquée quotidiennement dans sa mise en œuvre : contact avec les élus, les entreprises locales, les commerçants, les riverains etc. La gendarmerie travaille étroitement avec les polices municipales de Mauguio-Carnon et de Saint-Aunès qui sont régulièrement associées à des dispositifs de surveillance ou de contrôle. En témoigne l’opération de contrôle des flux routiers sur la RD 24, au hameau des Garrigues, initiée par la gendarmerie de Mauguio, au cours de laquelle ces deux polices municipales ont été intégrées dans le dispositif. L’opération consistait à ne verbaliser que les infractions graves génératrices d’accident : vitesses excessives, conduites addictives, téléphones, sécurité des véhicules Ces opérations conjointes se reproduiront régulièrement ».
Une opération de ce genre au hameau de Carnon Plage serait visiblement bienvenue pour éteindre le feu.