Menace terroriste : à Montpellier, le Fise anticipe les risques depuis des mois
Le rendez-vous, qui accueille 500 000 visiteurs sur cinq jour à partir de ce mercredi, a musclé son dispositif de sécurité.
Nous avons fait le pari d’augmenter notre niveau de sécurité sur le site, au cas où il devrait se passer quelque chose dans les jours qui précèdent notre édition 2017.” La petite phrase, prononcée jeudi dernier par le fondateur du Festival international des sports extrêmes de Montpellier, s’est transformée en funeste prémonition.
Ce mardi, quelques heures après l’attentat qui a coûté la vie à 22 personnes lors de l’attaque d’une salle de concert à Manchester, Hervé André-Benoît faisait part de sa “profonde tristesse pour les victimes et leurs familles” tout en précisant qu’il n’était “malheureusement pas surpris. On connaît le risque depuis maintenant plusieurs années. En tant qu’organisateurs, nous nous sommes préparés pour le réduire au maximum.”
Alors que plus de 500 000 spectateurs s’apprêtent à envahir les rives du Lez pour cinq jours dédiés aux sports extrêmes, l’événement international a en effet fait le choix depuis plusieurs mois de surdimensionner son dispositif de sécurité, allant au-delà des préconisations de la préfecture.
Un site sanctuarisé
Face au risque attentat, les 480 000 m² du festival ont été totalement “sanctuarisés” pour la première fois depuis vingt ans, des milliers de barrières posées, des artères entières fermées à la circulation par arrêtés municipaux et les axes routiers situés à proximité directe des installations entravés par des blocs de béton pour parer aux attaques à la voiture bélier. “La sécurité, c’est 10 % du budget global de l’événement, lâche Hervé André-Benoît. On n’a pas le choix. Si l’on veut que nos visiteurs et nos athlètes puissent profiter pleinement, il faut qu’ils se sentent totalement hors de danger sur les différentes zones du Fise.”
Depuis cinq ans, c’est Alain Noguera qui hérite du casse-tête sécuritaire du plus gros événement dédié aux sports extrêmes d’Europe. “C’est un partenariat entre le Fise, la préfecture et la police municipale de Montpellier dans le cadre d’un dispositif préventionnel de secours (DPS)”, explique le Monsieur sécurité de la société Hurricane, prestataire du festival. Une soixantaine d’agents de sécurité privés seront présents chaque jour sur l’événement, en complément des patrouilles effectuées par les agents de police. “La population qui fréquente le Fise est plutôt calme et familiale. Le danger pour nous, il vient surtout de l’extérieur.”
La principale zone rouge pour le festival réside aux sept points d’entrée du site, sur lesquels devraient se masser les visiteurs aux heures d’ouverture et de fermeture. C’est dans une zone tampon similaire de la salle de concert que l’attentat de Manchester aurait eu lieu.
Pour tenter de filtrer au mieux le public, les organisateurs du Fise expérimenteront dès ce mercredi un e-ticket, gratuit mais obligatoire pour passer les portes. “L’inscription se fait en ligne sur notre site internet mais nous avons mobilisé cent vingt personnes sur place pour guider ceux qui ne se seraient pas enregistrés.”
Si de nouvelles directives sécuritaires pourraient être envisagées par les préfectures après ce nouvel attentat, le Fise, lui, est prêt à faire face. “Nous n’avons reçu aucune consigne supplémentaire mais nous avons procédé à quelques ajustements de dernière minute que nous garderons secrets”, confiait l’organisateur d’un événement que le public devrait à nouveau plébisciter. Malgré l’annonce de l’attaque suicide en Grande-Bretagne, le festival des sports extrêmes de Montpellier a enregistré mardi son plus grand nombre d’inscriptions sur une journée.
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