Metz Les policiers lui demandent d’éteindre son feu, il les menace avec un marteau
« Dégagez, je vais vous casser la tête ! J’ai un marteau ! » Ce quadragénaire qui vit sous une tente en bordure d’une voie ferrée à Metz-Nord n’a pas apprécié que des policiers municipaux viennent lui demander d’éteindre le feu qu’il avait allumé. Feu dont la fumée provoquait une certaine gêne aux alentours.
« Il vaut mieux le dire que le faire ! »
« Entre le dire et le faire, c’est différent ! Et il vaut mieux le dire que le faire ! », a nuancé le mis en cause lors de son jugement en comparution immédiate au tribunal de Metz. Et la présidente de lui rétorquer : « Mais le dire, c’est déjà une infraction ! Il vaut mieux ne rien dire du tout… »
Sorti de prison depuis juin, le prévenu, dont le casier comporte déjà vingt mentions, explique avoir refusé l’hébergement d’urgence proposé par le 115. « Je n’ai plus envie de faire de prison. Si vous m’y remettez, je n’arriverai jamais à m’en sortir », clame l’intéressé. « L’intervention de la police municipale était légitime », plaide Elliot Hellenbrand, conseil des trois agents menacés, en réclamant 1 000 € au titre du préjudice moral de chacun d’entre eux.
« Une personne totalement démunie »
Le parquet dénonce « un manque total de respect vis-à-vis de l’autorité judiciaire de la part d’un prévenu déjà condamné, à plusieurs reprises, pour des violences ». « Armé d’un marteau, il menace les policiers municipaux de leur casser la tête. Les faits sont reconnus mais minimisés », souligne la magistrate en requérant un an de prison avec mandat de dépôt.
En défense, Lorène Steimetz plaide « la compréhension face à une personne totalement démunie ». « En plein hiver, il vit dans une tente. Si vous l’envoyez en prison, il perdra le peu d’affaires qu’il a »
Son client a été condamné à un an avec sursis probatoire pendant deux ans assorti des obligations de travail et de soins. Il devra, en outre, verser 300 € à chacun des trois agents.