Le 20 mai 2010, Steven Macé, le compagnon d’Aurélie Fouquet, une policière municipale de Villiers-sur-Marne, reçoit ce coup de fil. « Les services de police me disent qu’elle a pris une balle dans la main, pas plus de gravité », se rappelle-t-il. « J’arrive sur place, le ministre de l’Intérieur est déjà sur place. Je constate les impacts de balle dans la voiture, il y a du sang partout. On s’attend au pire. » En effet, le véhicule des policiers est criblé de balles, les experts de la police scientifique sont sur place, tout comme Brice Hortefeux, le locataire de Beauvau de l’époque, venu apporter son soutien aux collègues de la policière. Aurélie Fouquet a été tuée sur le coup.
Un homme condamné en Algérie
Depuis le 27 février dernier, huit hommes sont jugés en appel par la Cour d’assises de Paris, pour un braquage raté et la course-poursuite qui a suivi, au cours de laquelle la policière de 26 ans a trouvé la mort.
Ce jour-là, des malfaiteurs tentent de braquer un fourgon blindé avant de prendre la fuite sur l’autoroute A4. Ils tirent sur les policiers qui les poursuivent, et vident un chargeur de kalachnikov sur le véhicule de policiers municipaux à Villiers-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Parmi les accusés, Rédoine Faïd, braqueur multirécidiviste, qui a toujours nié les faits.
En première instance, Rédoine Faïd a écopé de 18 ans de prison. Une peine de 30 ans de prison a été prononcée à l’encontre de Olivier Tracoulat, absent lors du procès, probablement tué pendant la fusillade, 20 ans contre Daouda Baba, 15 ans contre cinq autres hommes impliqués dans le projet d’attaque du fourgon blindé. Un sixième homme a été relaxé. Fisal Faïd, le frère du braqueur Rédoine Faïd, a été reconnu coupable du meurtre de la policière municipale par un tribunal en Algérie, où il a pris la fuite au lendemain de la fusillade. Il a été condamné à 20 ans de prison.
« Personne ne parlera »
Alors que la famille d’Aurélie Fouquet attend toujours des réponses, Rédoine Faïd, considéré comme le cerveau du projet d’attaque, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict sera rendu dans cinq semaines.
« Quand vous entendez Rédoine Faïd dire qu’il ne sait pas pourquoi il est là, quand vous voyez monsieur Douada Baba qui dort au procès, vous avez compris l’intérêt qu’ils ont pour l’affaire et pour Aurélie », déplore avec émotion » Steven Macé. « C’est la loi du silence, donc personne ne parlera. »
Sans espoir d’obtenir des réponses, le compagnon d’Aurélie Fouquet, ancien policier à Villiers-sur-Marne, espère au moins une chose: « Je n’attends plus rien d’eux, j’attends juste que la justice passe et qu’ils soient condamnés le plus sévèrement possible. » Leur petit garçon était âgé de 19 mois au moment du drame. « Elle (Aurélie Fouquet, NDLR) était joyeuse, plein de vie, très proche de notre fils. Malheureusement elle n’aura pas pu en profiter longtemps. »