Meurtre d’Aurélie Fouquet: une lettre de son fils aux « méchants » lue à l’audience
Les proches de la jeune policière municipale tuée en 2010 ont témoigné devant la cour d’assises de Paris. L’ex-compagnon d’Aurélie Fouquet a lu une lettre, écrite par son fils.
« Depuis le début du procès on ne parle d’elle qu’après sa mort », regrette Sandra, la soeur d’Aurélie Fouquet, en larmes, avant d’évoquer celle qui était pour elle « une seconde maman ». Des témoignages émouvants des proches de la policière municipale tuée à Villiers-sur-Marne en 2010 ont été lus à la barre ce jeudi. Le procès des auteurs présumés du braquage qui a mal tourné se tient depuis le 1er mars devant la cour d’assises de Paris.
Juste avant, le compagnon d’Aurélie Fouquet avait lu à la cour une lettre dans laquelle Alexis, six ans, le fils orphelin de la jeune policière, dit aux accusés:
« Vous êtes méchants, et vous êtes bêtes ».
Selon Le Parisien, le petit garçon se demande dans ce message « pourquoi ils avaient tiré sur maman ». « Ça fait un grand vide dans notre famille », écrit encore l’enfant.
« La chair de sa chair »
« Il n’a aucun souvenir de sa maman, il n’a que des photos. Il prend les cadres et il les embrasse », a raconté Sandra Fouquet, comme le rapporteLe Parisien.
La mère des deux femmes, Elisabeth, a également témoigné. « La chance que nous avons eue, c’est qu’elle laisse son fils, la chair de sa chair. Pour lui on doit reprendre des forces, c’est un devoir », a-t-elle expliqué.
Jean-Claude Bisel, un des accusés, a ensuite demandé la parole. « Je suis sans mots devant le courage et la dignité de Mme Fouquet », a-t-il déclaré, visiblement très ému. La nuit suivant le drame, « je pense que j’étais en présence du tireur ou d’un des tireurs », a-t-il révélé. Jean-Claude Bisel comparaît pour avoir veillé l’un des hommes impliqués dans la fusillade mortelle de Villiers-sur-Marne, qu’il appelle « Tony ou Anthony ». Cet « Anthony », blessé et allongé dans une camionnette, aurait dit, selon Jean-Claude Bisel: « Ca a merdé » puis « J’ai tiré sur les condés », les policiers, et enfin: « Il faut cramer les voitures ».
« Anthony » est le surnom d’Olivier Tracoulat, jugé en son absence à Paris. Blessé le 20 mars 2010, gravement selon certains témoignages, il est vraisemblablement mort. Neuf hommes sont jugés jusqu’au 15 avril pour avoir participé, de près ou de loin, à un projet de braquage de fourgon blindé. L’un d’eux, Redoine Faïd, figure du grand banditisme, est accusé d’avoir tout organisé, ce qu’il dément.
Le plan capote le 20 mai 2010 au matin lorsque des policiers tentent de contrôler une camionnette portant deux impacts suspects. S’en suit une course-poursuite folle sur l’autoroute entre les forces de l’ordre et un commando de braqueurs armés jusqu’aux dents, avant l’épilogue mortel.