Meurtre rue Saint-Guilhem à Montpellier : un suspect au lourd passé de délinquant
FRANÇOIS BARRÈRE
Un homme de 29 ans a été arrêté après le meurtre de l’étudiant jeudi 2 novembre au soir en plein centre-ville. Il traîne derrière lui un lourd passé de délinquance et de violences.
« C’est terrible et c’est en même temps complètement absurde. » Quelques heures après la mort jeudi soir, en plein cœur de l’Écusson, d’un étudiant de 20 ans, les enquêteurs semblaient vendredi encore abasourdis : d’un côté, un mobile dérisoire, et de l’autre, un geste d’une violence extrême, aux conséquences fatales.
Car la mort de Joachim, ce jeune Montpelliérain qui étudiait la géographie à l’université Paul Valéry, s’est jouée en quelques minutes, entre le boulevard Gambetta et la rue Saint-Guilhem, l’un des axes les plus fréquentés du centre-ville de Montpellier.
“Il y a eu une bousculade, un échange de noms d’oiseaux”
Ce devait être un soir de fête : Joachim venait le jour-même de récupérer les clés de son nouvel appartement, situé près du cours Gambetta. Mais peu avant 22 h, près de la CPAM, il se dispute dans la rue, avec sa compagne, qui s’assied, en larmes. La scène a un témoin : un Algérien de 29 ans, qui vient lui demander pourquoi elle pleure. Le ton monte entre les deux garçons : “Il y a eu une bousculade, un échange de noms d’oiseaux”, raconte une source proche du dossier. Chacun se sépare, pensant en rester là.
Quelques minutes plus tard, l’agresseur remonte en courant la rue Saint-Guilhem et tente d’entrer dans le supermarché City Market, qui s’apprête à fermer. Il se cogne contre les portes vitrées, regarde à l’intérieur, semant l’inquiétude chez les derniers clients qui font la queue à la caisse. L’instant d’après, le drame se noue, juste en face, devant le magasin Emprin : Joachim, qui marche avec un ami, reçoit deux coups de couteau au thorax. Les pompiers sont immédiatement appelés : malgré tous leurs efforts, le jeune homme décède sur place. Pour les policiers montpelliérains débute alors une véritable course contre la montre.
Images de vidéosurveillance
Alors que le procureur de permanence arrive sur place et saisit la brigade criminelle du SRPJ de Montpellier, le recueil des témoignages débute, ainsi que l’exploitation des images de vidéosurveillance qui couvrent le quartier et qui ont filmé le crime. Des investigations qui payent au milieu de la nuit : le domicile du suspect, rue Adam-de-Craponne, est localisé.
La BRI de la PJ de Montpellier planque alors sur place, jusqu’à 6 h du matin, l’heure légale pour intervenir : le suspect est alors interpellé et placé en garde à vue. Plusieurs couteaux ont été saisis à son domicile, sans que les policiers ne soient certains que l’arme du crime se trouve parmi eux. Au petit matin, également, les policiers ont eu la douloureuse tâche d’informer les parents de Joachim – qui vivent à Montpellier – du drame survenu dans la nuit.
Un lourd passé de délinquance
L’autopsie du corps du jeune homme devrait avoir lieu dans les 48 h. Depuis, le suspect est interrogé sur le déroulement des faits : il devrait être présenté au parquet, puis à un juge d’instruction, au plus tard dimanche matin et pourrait être mis en examen pour assassinat.
Sans profession, cet homme qui a mené une vie itinérante entre la région parisienne et Montpellier a derrière lui un lourd passé de délinquance et de violences, notamment pour des agressions au couteau, qui lui avaient valu une incarcération à Fresnes. Il était ensuite venu à Montpellier, où il avait à nouveau été incarcéré pendant plusieurs mois pour des violences : il était sorti en août 2016, et passait depuis la majeure partie de ses journées à boire dans la rue. Christophe Barret, le procureur de la République de Montpellier, devrait communiquer dimanche sur ces faits.