Migrations et réalité démographique de l’Afrique
Patrick Robert
Chef d’entreprise
7,6 enfants par femme, 13,6 par homme.
Ces chiffres ne sortent pas du chapeau d’un prestidigitateur, mais d’une étude de l’INED (Institut national des études démographiques) publiée le 18 octobre 2017. Il s’agit du taux de fécondité au Niger, l’écart hommes/femmes s’expliquant par la différence d’âge entre époux et la polygamie, dixit le rapport. Le Niger est le champion du monde de la fécondité, sa population devrait passer de 21,5 millions actuellement à 55 millions en 2050 !
Selon les critères de la Banque mondiale, le Niger fait partie des dix pays les plus pauvres du monde avec un revenu par habitant de 360 euros par an.
Prenons un peu de recul avec deux chiffres.
284,9 millions d’habitants en 1960, 1,25 milliard en 2017.
C’est la population de l’Afrique, dont 40 % est âgée de 0 à 14 ans et 19 % de 15 à 24 ans. En 2018, 418,8 millions de personnes y vivent dans des conditions d’extrême pauvreté, soit le tiers de la population.
Comment alors, avec de tels chiffres, s’étonner de la « pression migratoire » ?
Il est clair que tant que les États africains n’auront pas mis en place des politiques de planning familial efficaces, notamment par l’éducation des femmes à la contraception, on voit mal comment limiter les flux massifs de populations voulant légitimement fuir une misère inévitable.
Ouvrons les yeux !
Le Rwanda a réussi à le faire puisque son taux de fécondité est passé de 8,2 enfants à 4 entre 1980 et 2015.
Et il est temps de relancer très énergiquement le développement économique de ce continent qui, en 2007, comptait 60 % des terres arables non exploitées dans le monde. Un continent qui a tout pour réussir et qui, ne l’oublions pas, est le berceau de l’humanité. C’est là qu’est né l’Homo sapiens ! Sapiens, cela veut dire « sage ». Aurons-nous la sagesse de traiter le problème à sa source au lieu d’en subir les effets, alors même que ces effets sont parfaitement connus ?
Tout l’enjeu est là, à moins que ce ne soit volontaire. Mais c’est une autre histoire.