Mineurs isolés : le casse-tête de l’Aveyron
Les chiffres exponentiels des mineurs isolés qui arrivent sur le sol aveyronnais sont un sujet de grande préoccupation pour son président Jean-François Galliard, qui détaille les données du problème.
Il faut aussi gérer les problèmes de cohabitation entre ethnies
L’accueil des mineurs isolés implique un financement, des locaux, et du personnel. L’Aveyron a recruté 14 personnes, dont des éducateurs, pour faire face. Le département a aussi créé 109 places fixes dédiées aux mineurs isolés. Elles se répartissent entre Rodez (boulevard Belle-Isle), Sénergues (association Émilie de Rodat), Millau, Pont-de-Salars (FOL), et Villefranche-de-Rouergue. «On a atteint les limites de ce que pouvait proposer le département. Parfois, il nous est même arrivé d’en confier aux frères Prémontrés, à Conques», ajoute Jean-François Galliard. Des bénévoles leur apprennent le français sachant que la plupart sont très motivés car «ils désirent s’intégrer». Ils suivent tous une scolarité et certains une formation en apprentissage. Mais il faut aussi gérer la cohabitation entre les différentes cultures et les ethnies. Et le président du conseil départemental de conclure : «Il ne faut pas mettre en parallèle le flux et les places que l’on a. Et puis le problème financier ne doit pas amoindrir les difficultés que ça pose».
Le chiffre : 660
mineurs isolés>Dans le département de l’Aveyron. Le comptage a été effectué début septembre. Si actuellement le flux semble ralentir, il est allé crescendo durant les trois dernières années puisqu’ils n’étaient que 21 en 2016 alors qu’en 2017 leur nombre était de271. Mais en 2018, 40 mineurs isolés ont été confiés de façon officielle au département.
3 questions à Jean-François Galliard, Président du conseil départemental de l’Aveyron
Faut-il autoriser l’Aquarius à accoster à Marseille ?
Si c’était moi je les prendrais, ils ne sont que 58 migrants à bord, ce n’est pas ça qui va perturber les choses. Mais on ne peut pas continuer sans avoir une politique européenne. Comme le dit le président de la République, il faudrait arriver à un consensus européen. Il faut résoudre ce problème à l’extérieur de nos frontières. C’est là qu’on voit que l’Europe n’est pas suffisamment constituée, il faut la réformer.
Le populisme vous inquiète ?
Je pense que la situation est plus compliquée que d’un côté les progressistes et de l’autre les populistes. à mettre des gens dans des cases, on crée des radicalités. Le radicalisme naît bien d’une confrontation, non d’une concertation.
Gérard Collomb dit que le gouvernement ne fait pas son travail pour les mineurs isolés. Votre avis ?
En conscience, au plan aveyronnais, on fait notre travail. Si on ne le faisait pas, ils ne viendraient pas. On les accueille, on les met à l’abri, on les évalue, on ne brusque personne. Mais comment continuer normalement son travail quand on a un afflux de gens qui arrivent ?