Bilan d’activité d’un service géré par la société Enlèvement et gardiennage service (EGS) depuis 2012.
C’est un endroit qu’il vaut mieux ne pas connaître si on circule fréquemment à Montpellier en voiture. Le 1945 avenue de Toulouse, sur un parking de 5 580 m², c’est l’endroit où finissent les véhicules embarqués par la fourrière en cas de stationnement “gênant, dangereux ou abusif”, rappelle la municipalité. Qui, depuis 2012, a confié la gestion du service à l’entreprise Enlèvement et gardiennage services (EGS), filiale du groupe Effia, elle-même détenue par Kéolis, donc en partie par la SNCF.
Une capacité de 12 000 véhicules par an
Ce montage juridique, qui a permis au groupe d’obtenir également les marchés de Lyon, Strasbourg, Nantes et Aix-en-Provence, semble donner satisfaction à la Ville, qui a reconduit le contrat pour sept ans, jusqu’en 2024. Chaque année, en tout cas, ce sont plus de 8 000 véhicules qui sont traités par les services d’EGS, composé d’un parc de véhicules de neuf camions d’enlèvement, “géolocalisés pour rationaliser les trajets effectués et renforcer la sécurité des équipages en mission”, pour un effectif de onze salariés, dont sept chauffeurs. Soit, selon le dernier rapport d’activité présenté en conseil municipal, “une capacité de 12 000 véhicules par an”.
Ce qui veut dire que la fourrière montpelliéraine ne tourne pas à plein régime. Précisément, sur le dernier exercice, ce sont 8 298 spécimens qui sont entrés en fourrière (soit une moyenne de 22,7 voitures par jour). Parmi ceux-ci, 7 467 ont été facturés et rendus à leur propriétaire, 1 747 ont été mis en destruction et 101 ont été vendus par les Domaines.
Dans la moyenne haute
Comparativement à d’autres communes, l’activité de la fourrière montpelliéraine semble toutefois être dans la moyenne haute. En effet, ce sont 11 400 véhicules qui sont enlevés chaque année à Toulouse (pour 466 000 habitants) ; 5 700 à Nantes (298 000 habitants) ; 16 300 à Marseille (858 000 habitants) ; environ 20 000 à Lyon (506 000 habitants).
Il n’y a guère qu’à Paris que l’activité explose les statistiques avec un total de 250 000 voitures qui partent à la fourrière. “Un business juteux”, avaient pointé nos confrères du Parisien, évoquant une manne de 38 M€.
On est bien en dessous de ces bénéfices à Montpellier. Le seul chiffre d’affaires net, sur le dernier exercice, s’élève pour EGS à 1,3 M€, dont 572 000 € issus des frais d’enlèvement et 155 000 € des frais de gardiennage journalier (lire ci-dessous). Soit une baisse de 4,8 %, liée à une diminution de l’activité enlèvement mais aussi de la vente de ferraille issue des épaves. Et pour la Ville, une redevance en baisse de 19,7 % pour finalement s’établir à 133 000 € en 2016. On semble loin, dans le cas présent, d’un impôt déguisé. Ce ne sont pas les automobilistes qui vont s’en plaindre.
Des frais d’enlèvement revus à la hausse
Avant de récupérer son véhicule à la fourrière, évidemment, il faut passer à la caisse. En plus de l’amende réglée à la police (municipale ou nationale), ce qui permettra d’obtenir la délivrance d’une main levée nécessaire pour repartir avec sa voiture, l’automobiliste doit s’acquitter des frais d’enlèvement, ainsi que des frais de garde journalière, une fois arrivé avenue de Toulouse.
Ceux-ci aussi sont votés en conseil municipal et les tarifs ont été légèrement revus à la hausse par les élus au cours d’une récente séance. Désormais, il en coûtera 117,50 € pour l’enlèvement, puis 6,23 € par jour de garde. Soit le montant maximum autorisé par la loi.