Moselle Projet de 1 000 caméras à Metz : où en est-on ?
Installer mille caméras à Metz : c’était l’un des projets phares de François Grosdidier, lors de la campagne municipale. L’objectif devrait être atteint d’ici la fin du mandat. « Cela ne va pas assez vite à mon goût », notait le maire lors de la réunion publique de La Patrotte. « Le but du centre de supervision urbaine est de pouvoir envoyer les agents au bon endroit lorsqu’il se passe quelque chose. »
Combien de caméras aujourd’hui ?
Lors de l’arrivée de l’actuelle équipe municipale, en 2020, Metz comptait 163 caméras dans ses rues. Fin 2022, il y en avait 226. Actuellement, les services travaillent à définir les endroits les plus stratégiques, dans chaque quartier. Plusieurs critères entrent en ligne de compte : les demandes des habitants, les besoins des forces de sécurité (police municipale et nationale, et leurs référents) et les demandes de la préfecture, en lien avec les lieux de culte et les établissements scolaires. « Le but est d’avoir un maillage du territoire le plus fin et le plus efficace possible », note Hervé Niel, adjoint en charge de la sécurité.
Combien ça coûte ?
C’est là que le bât blesse. À l’achat, une caméra coûte en moyenne 1 500 €. Mais les montants globaux d’installation peuvent grimper. Et atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros, pour le génie civil, dans certains secteurs préservés. Donc, la note globale, pour mille caméras, pourrait largement dépasser le million et demi d’euros. D’où l’intérêt impérieux de sélectionner les sites pour, peut-être, en contraindre le nombre.
Cette année, entre cinquante et soixante-quinze caméras devraient être installées. À partir de ces installations, les futures caméras, selon le système de la toile d’araignée, pourront être raccordées en diminuant les coûts. « Nous travaillons encore au détail précis des coûts, qui peuvent varier du simple au double en fonction des endroits. On priorise. »
Bientôt l’intelligence artificielle pour détecter des comportements suspects
La Ville de Metz a lancé son marché. Les caméras qu’elle recherche seront techniquement capables de mettre en œuvre une intelligence artificielle. Celle-ci pourra « détecter des comportements suspects », comme quelqu’un qui se mettrait à courir très rapidement dans une rue.
Le but est que toutes les voies de circulation pénétrantes et les axes de fuite puissent être dotés : l’intelligence artificielle pourra suivre automatiquement un véhicule, soit en direct, soit en post-traitement. Tout est programmable, à partir de critères comme une simple couleur de voiture. « La Commission nationale informatique et liberté (Cnil) surveille de près. Tous les lieux privés seront bien évidemment floutés. »
Pour Hervé Niel, ancien Directeur départemental de la sécurité publique, les caméras servent « à prévenir ». Leur présence est dissuasive. Elles permettent aussi de résoudre des affaires. Le nombre de demandes de visionnages des bandes est passé de trente-cinq réquisitions en 2010 à 306 réquisitions en 2022. « Et ces chiffres ne tiennent compte que des demandes qui ont permis de résoudre une affaire. »
Des caméras infrarouges pour filmer la nuit, même sans éclairage
Depuis l’automne dernier, Metz éteint son éclairage public la nuit. Sauf dans certains quartiers, notamment parce que leurs caméras ne peuvent pas fonctionner sans lumière. Mais le futur matériel sera équipé de caméras infrarouges. « Cela augmente le coût à l’achat, mais mis bout à bout, face aux économies d’énergie, cela reviendra moins cher », insiste Hervé Niel, adjoint en charge de la sécurité.
La Ville de Metz va également modifier son éclairage. Les travaux techniques et la mise en place de leds permettront d’éclairer certaines rues d’un quartier, mais pas les autres, ce qui est aujourd’hui impossible. « On pourra faire de la dentelle. Et le poste de commandement pourra également éclairer certaines rues à distance, en cas de besoin. »