Moselle Tressange s’offre la compétence de la police pluricommunale
Une équipe de trois policiers municipaux est mobilisée sur trois communes du Pays-Haut : Tressange, Angevillers et Fontoy. Ils sont systématiquement deux sur le terrain.
La commune de Tressange a levé le doigt il y a plusieurs années déjà pour que la compétence de la police municipale de Thionville s’étende à ses rues. « On ne voyait plus les gendarmes. Et la population nous sollicite beaucoup pour des conflits de voisinage, de vitesse, de stationnement, d’urbanisme… », justifie Pascal Fouquet, premier adjoint en charge de la sécurité.
Depuis le mois de septembre 2023, une patrouille sillonne le village quatre heures par semaine, cinquante-deux semaines par an. Sans jour fixe, les interventions des policiers sont aléatoires. Six mois plus tard, l’investissement de la municipalité, chiffré 15 000 euros par an, semble payer. « Nous avons de très bons retours », assure Pascal Fouquet.
Avant chaque vacation, l’élu briefe le binôme de policiers municipaux sur les besoins, les remontées des habitants. Ce sont toujours les mêmes visages qui interviennent sur les communes du Pays-Haut. Christophe et Jean-Pierre, policiers expérimentés à Thionville, se sont portés volontaires pour élargir leurs missions.
« Chacun son travail »
« Au début, nous avons fait un gros travail de dépoussiérage », explique Christophe, en service à Tressange. Beaucoup de pédagogie aussi. À chaque service, les policiers s’arrêtent à l’école, sur le grand parking emprunté par les parents, transformé en dépose-minute anarchique, voire périlleux pour les enfants.
Lundi dernier, ils ont également rappelé à un riverain, rue de la Chapelle, que sa voiture n’a rien à faire sur le trottoir. Le problème est visiblement récurrent. L’équipage a également tourné dans le quartier où plusieurs cambriolages ont eu lieu ces derniers jours. Ils ont réalisé un contrôle de vitesse sur la RD59 où les voitures ont une fâcheuse tendance à s’emballer. La vitesse est l’un des points noirs : elle vient d’ailleurs d’être réduite à 30 km dans tout le village depuis fin janvier. Tressange est traversé par deux départementales très empruntées par les frontaliers : « Cinq mille véhicules jours pour l’une, huit mille pour l’autre », détaille le premier adjoint. Les policiers font des contrôles réguliers. « La municipalité n’intervient pas dans la verbalisation, chacun son travail », rappelle Pascal Fouquet.
Les interventions menées lors des vacations hebdomadaires sont recensées dans une main courante. « Au bout d’un an d’exercice, nous dresserons un bilan en conseil municipal », annonce le premier adjoint. Le créneau pourrait bien s’étendre. Si le budget le permet.
Répondre aux besoins des maires et des habitants
La police municipale de Thionville a d’abord fusionné avec celle de Terville en juin 2018. Un équipage est détaché en permanence sur la commune mitoyenne.
Manom est entrée dans la boucle en novembre 2020. Cette fois, pas de fusion. La police municipale met à disposition une patrouille à raison de deux heures par jour. Depuis septembre, les villages de Fontoy, Angevillers et Tressange, dans le Pays-Haut, profitent de la même convention et paient l’intervention des policiers selon les heures où ils interviennent. Tressange demande pour l’heure quatre heures de présence par semaine. Fontoy huit et Angevillers deux. « L’objectif est de décharger les maires, de résoudre les problèmes qu’ils ne peuvent pas régler seuls », explique Laurent Cavalieri, directeur de la police intercommunale. Contrôles routiers, déchets, constructions sauvages, problèmes de voisinage : les missions des policiers sont variées. « Ils font ce que les gendarmes ne peuvent plus assurer par manque de temps et d’effectifs », résument les élus de terrain.
La loi facilite le projet
La police pluricommunale a pu élargir son périmètre d’action sans embaucher. La Ville de Thionville s’est mise en conformité avec le régime légal du temps de travail imposé par la loi, qui augmente les heures des employés communaux.
Un autre texte facilite la tâche : depuis le mois de mai 2021, la loi autorise l’élargissement de la police pluricommunale au sein d’une intercommunalité, sans continuité territoriale. Autrement dit, inutile désormais de toucher une des six communes concernées pour demander les services des municipaux.