Narbonne : Klaui refuse de quitter la tête de la police municipale
Jean-Marie Klaui menace d’attaquer sa mutation au centre de vidéoprotection. Mais le maire a pris sa décision.
Entre le maire de Narbonne et son chef de la police municipale, un bras de fer est désormais engagé. Appelé à changer d’affectation, à la suite de son engagement jugé trop marqué derrière le socialiste Jacques Bascou lors des dernières élections municipales, Jean-Marie Klaui fait de la résistance. Pas question pour lui de quitter ce service qu’il dirige depuis 1998.
Son changement de poste, confirmé par Bertrand Malquier, le premier adjoint en charge, notamment, de la sécurité et par Jean-Paul César, l’élu responsable la communication, a été officialisé par le premier magistrat, qui gère personnellement ce dossier sensible. « Jean-Marie Klaui sera nommé le 1er septembre chef du centre de vidéoprotection », annonçait Didier Mouly, dimanche 10 août, dans Midi Libre.
« Je ferai valoir tous les moyens pour me défendre »
Une décision d’ores et déjà contestée. « C’est ce qu’il souhaite, mais je ne change pas de poste, je ferai valoir tous les moyens administratifs pour me défendre », rétorque le chef de la “PM”. Didier Mouly lui a déjà notifié verbalement son choix, lors d’un entretien sous tension. La procédure, qui n’en est encore qu’à ses prémices, pourrait être attaquée devant le tribunal administratif, comme le laisse entendre l’intéressé. « Mais ce n’est pas suspensif », précise l’hôtel de ville. Traduction : la mutation pourra intervenir à la demande du maire, même si la justice est saisie.
Tenu par le devoir de réserve, Jean-Marie Klaui refuse de polémiquer. Il n’en estime pas moins la décision injustifiée. Pour lui, c’est simple, cette nomination s’apparente à une sanction. Ne chapeautait-il pas déjà, de fait, la vidéoprotection ? « Non, le dispositif passera de la vidéoprotection à la vidéosurveillance », avec une véritable équipe d’opérateurs, souligne-t-on dans l’entourage du maire, pour justifier la nomination de Jean-Marie Klaui, qui avait accompagné la mise en place du système.
De Nouveau Narbonne à Bascou
Entré dans la police municipale de Narbonne dès sa création, en 1988, Jean-Marie Klaui en a pris la direction dix ans plus tard, servant successivement quatre maires : Hubert Mouly, Michel Moynier, Jacques Bascou, jusqu’à Didier Mouly aujourd’hui. « J’ai toujours été loyal avec mes patrons, que j’ai soutenus », indique-t-il.
Aperçu, avant l’arrivée au pouvoir de la gauche en 2008, dans des soirées de Nouveau Narbonne – une présence qu’il revendique -, le policier avait fait plus récemment des apparitions au milieu des sympathisants de Jacques Bascou. Les Moulystes avaient brocardé sa promenade au centre-ville, revêtu d’un t-shirt militant “J’aime Narbonne”, pendant la dernière campagne des élections municipales.
Jean-Marie Klaui s’estime libre d’agir à sa guise sur son temps personnel, à partir du moment où son travail reste irréprochable. Mais il ne figure pas, manifestement, parmi les personnes jugées dignes de confiance par le nouveau maire, qui a ordonné des changements à certains postes clés, tout en se défendant de mener une chasse aux sorcières. Jacques Bascou avait lui aussi opéré quelques ajustements après son arrivée au pouvoir, sans toucher au chef de la police municipale. Cette fois, il est bel et bien dans le viseur.
Midi libre.