NÎMES Adolescente séquestrée par sa famille : le frère nie les violences et demande sa libération
« Je l’aime ma petite sœur, je m’entends bien avec elle en plus. J’ai été dépassé par les évènements, c’était un moment de colère », essaie de convaincre, le jeune de 23 ans, en détention provisoire depuis le 9 novembre dernier. « Je n’ai pas frappé ou attaché ma sœur », insiste le mis en cause. « On a trouvé des liens dans votre habitation et vous voulez que je lise le certificat médical avec toutes les blessures infligées », coupe la présidente de la chambre de l’instruction de Nîmes ? « Je suis électricien, les enquêteurs ont retrouvé des fils électriques pour des chantiers, c’est tout », poursuit le frère aîné sans se démonter.
Cette histoire fait pourtant froid dans le dos. Le lundi 6 novembre, Sonia*, sort du lycée Philippe Lamour où elle est scolarisée. Elle est placée en foyer par un juge, depuis plusieurs semaines à cause des violences subies de la part de sa famille. Il est 16h20, lundi 6, un éducateur du foyer vient la chercher à la sortie de l’établissement scolaire. L’éducateur va être frappé, la jeune fille enlevée. Ses parents interrogés après l’agression refusent de donner le lieu où se trouve Sonia. Les deux frères de l’adolescente et son père sont rapidement identifiés comme les auteurs de l’enlèvement. Ils n’auraient pas supporté le mode de vie de la jeune femme.
Mais la victime est introuvable, les enquêteurs de la Sûreté Départementale de Nîmes ciblent le lieu de séquestration 3 jours après l’enlèvement, soit le jeudi 9 novembre, dans un appartement récemment loué par son frère aîné à Saint-Geniès-de-Malgoirès. Il semblerait que soit un portable laissé à proximité qui ait permis à l’adolescente d’alerter les forces de l’ordre.
Ce mercredi matin, le frère a demandé à la Cour d’Appel de le placer sous contrôle judiciaire car il vient d’apprendre qu’il va être papa. Il veut vivre dans l’Hérault. Une demande de libération qui intervient à peine 3 semaines après les faits et dont ne veut pas entendre parler le parquet général de Nîmes. Pour l’avocat général, l’agresseur doit rester en détention » alors que de nombreux actes d’investigation sont en cours et également pour éviter des pressions sur les témoins et la victime »
Alors qu’il prend la parole en dernier comme le prévoit le Code de procédure pénale, le frère aîné va glisser involontairement, comme un aveu : « Je l’ai frappée mais je regrette ». « Il y a un instant vous nous avez dit que vous ne l’aviez pas frappée votre soeur», note la présidente de la Cour d’Appel qui rendra sa décision sur la détention dans les prochains jours…
Boris De la Cruz