En l’espace de cinq mois, onze bureaux de tabac du Morbihan ont été cambriolés dont deux, à Vannes et Sainte-Anne-d’Auray, dans la nuit de mercredi 31 janvier au jeudi 1er février 2018. Les buralistes sont aux aguets et craignent pour leur commerce.

Enquête

Le fléau est très inquiétant. Depuis le mois de septembre 2017, onze bureaux de tabac du Morbihan, d’Arradon, en passant par Larré, Vannes ou encore Grand-Champ et Ambon, ont été victimes d’un cambriolage par un ou plusieurs individus. À Ambon, en moins de deux mois, deux casses à la voiture-bélier ont été commis contre le commerce.

Les derniers cambriolages datent d’hier. Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 4 h du matin, des malfaiteurs sont arrivés sur le parking de l’hypermarché Carrefour, à Vannes, à bord d’une Renault Mégane volée à Plougoumelen.
Là, ils ont découpé à la meuleuse la porte arrière du tabac La Presse K’Ile. « Ils ont scié les gonds des deux portes », témoigne le commerçant.

Les gendarmes sur le qui-vive

À l’intérieur, en moins de deux minutes, ils ont fait main basse sur le stock de cigarettes. Le préjudice n’a pas été communiqué.

Dans la foulée, à Sainte-Anne-d’Auray, le rideau de fer forcé d’un tabac a été forcé. 40 à 50 cartouches de cigarettes ont été dérobées.

La veille, dans la nuit du 30 janvier, c’est un bar-tabac d’Inzinzac-Lochrist qui a été visité. Mais les cambrioleurs ont été mis en échec à cause de l’alarme.

S’agit-il d’une seule et même équipe ? Travaillent-ils à plusieurs pour opérer sur tout le territoire ? Plusieurs enquêtes de gendarmerie ont été ouvertes et confiées à la brigade de recherche de Vannes.

De son côté, la gendarmerie est aussi sur le qui-vive et mène un combat de tous les instants. « Nous mettons en place des surveillances pour tenter de stopper une ou plusieurs équipes. Nous réaffirmons aussi nos actes de préventions auprès des professionnels », confie le colonel Frédéric Massip, commandant le groupement de gendarmerie du Morbihan.

« Les vols viennent alimenter un marché noir »

Gilles Kerogant, buraliste à Hennebont et président de la chambre syndicale des buralistes du Morbihan, se dit « catastrophé » par ces casses à répétition. « On se retrouve malheureusement à répéter les messages de prévention, à prévenir nos collègues. On s’équipe d’alarme, de système de brouillard, de caméras, mais ces équipes arrivent toujours à leur fin », ajoute-t-il.

Quant à la raison vraisemblable de ces casses, la même théorie ressort chez tous les buralistes que nous avons interrogés : la hausse du prix du tabac. « On sait que ça ne va pas s’arranger avec la hausse d’environ 1 € du prix du tabac en mars pour arriver à un prix de 10 € le paquet en 2020. »

Les cigarettes volées sont ensuite revendues sous le manteau. « Les vols viennent alimenter un marché noir florissant en ce moment, à cause de la hausse des prix », témoigne Gilles Kerogant.