La pétition est signée par des locataires Territoire Habitat des 5, 7 et 9 rue du Dr Duvernoy, près de l’étang des Forges à Belfort. Le texte et les signatures devraient être adressés dès ce lundi à Ian Boucard, député, qui était déjà intervenu dans le dossier en tant que président du conseil de quartier (qu’il n’est plus).
Les plaintes des riverains, qui prennent aussi la forme de main-courantes déposées au commissariat de police, sont toujours les mêmes : ils dénoncent un lieu devenu un commerce à ciel ouvert de stupéfiants avec des groupes de jeunes qui viennent d’autres quartiers, qui squattent les parties communes, toute la journée et une partie de la nuit, dégradant, menaçant, faisant le vide autour d’eux. Ils jettent sur le sol les canettes, leurs bouteilles de sodas, les papiers et les boîtes de leurs repas, en veillant à ne pas être repérés par les caméras de vidéoprotection des rues Béthouard et Duvernoy
« Il y a de nombreuses personnes vulnérables, des femmes seules, des personnes âgées. Beaucoup veulent déménager. Elles subissent des comportements violents, des menaces très explicites destinées à les empêcher de parler à la police. Tout le monde vit dans la peur », glisse un voisin après avoir demandé une demi-douzaine de fois l’anonymat.
Les lieux portent d’ailleurs la trace de ces menaces. Le nom d’un habitant de l’immeuble, accusé par les dealers d’être une « balance », a été écrit sur le mur, avec un dessin de revolver et de potence en dessous.
Un problème qui dure depuis six ans
« Ian Boucard était déjà intervenu une première fois pour faire mettre une ligne jaune interdisant le stationnement le long du trottoir. Plusieurs fois par jour, des voitures viennent avec des gens qui récupèrent l’argent des transactions. Elles se garent n’importe comment », glisse un habitant. « Nous appelons au secours. Ce n’est plus possible de vivre ainsi. Nous avons l’impression que ce groupe veut terroriser les gens pour les faire partir afin de prendre le contrôle d’un endroit qui est finalement devenu pour eux un fonds de commerce », ajoute-t-il.
Les pétitionnaires demandent que la cour soit fermée et que les portes de l’immeuble ferment vraiment. « Je sais bien qu’ils les cassent, mais il doit être possible de faire des choses plus solides… », dit un signataire.
« J’ignore si notre appel au secours sera entendu », poursuit un autre habitant. « Car depuis bientôt six ans, j’entends parler des mêmes choses sans que personne ne bouge pour y remédier. »
En fait, un groupe de résolution de problèmes s’est penché à de multiples reprises sur la situation du quartier. Son étude a abouti à l’installation des caméras de vidéosurveillance. De son côté, la direction départementale de la sécurité publique explique que les multiples mains courantes qu’elle a enregistrées ont conduit à une intensification des patrouilles de policiers nationaux. Elles se font en étroite coordination avec la police municipale qui mène les siennes de son côté. Le résultat, à l’évidence, n’est pas des plus probants.