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NOYON (60) « Des policiers seront mis derrière les caméras, il faut un signe fort »

Posted On 07 Mai 2014
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Après le deuxième incendie criminel à la zone industrielle de Noyon, le nouvel adjoint municipal à la sécurité, Xavier Robiche, veut instaurer des plages de surveillance en direct.

 

noyon 60

 

Le garage Ford entièrement détruit par un incendie vraisemblablement déclenché par des cambrioleurs, dans la nuit du 22 au 23 avril : Xavier Robiche n’oubliera sans doute pas ses premières semaines d’adjoint au maire à la sécurité, lui qui avait été investi huit jours plus tôt. Pas de quoi entamer, semble-t-il, la détermination de celui qui reste également l’élu chargé des transports. Jugez plutôt.

Xavier Robiche, deux garages ont été incendiés en huit mois par des malfaiteurs, à la zone industrielle. Faut-il prévoir davantage de patrouilles de la police municipale la nuit ?

Les moyens de la police municipale ne sont pas extensibles. Il n’y a pas de hausse d’effectifs prévue. En revanche, les plannings de nuit vont être retravaillés pour s’adapter aux tranches d’heures qui peuvent être propices aux faits de délinquance, en étroite collaboration avec la gendarmerie. Nous avons déjà accentué les passages jusqu’à quatre à cinq heures du matin, depuis plusieurs semaines.

Le dispositif dit « Voisins vigilants », mis en place par l’État afin de lutter contre les cambriolages, peine à trouver des volontaires, depuis novembre 2012, à Noyon. Les habitants se méfient-ils ?

Une réunion s’est tenue récemment. Une quinzaine de personnes sont partantes pour ce dispositif Participation citoyenne, piloté par la gendarmerie. C’est l’un des dossiers que je veux, aux côtés des gendarmes, reprendre en mains. On va le dynamiser, car je crois fortement en son efficacité : grâce à un telle action, les gens se parlent davantage.

L’idée d’une police intercommunale, qui interviendrait aussi à Morlincourt, Pont-l’Evêque ou Passel, va-t-elle être proposée durant votre mandat ?

Ce sera abordé lors d’une réunion prévue avec le maire, le 5 mai. Ça ne se limiterait peut-être pas à Morlincourt ou Pont-l’Evêque, puisque l’on parle d’une prise de compétence au niveau de la communauté de communes du Pays noyonnais. Même si ce n’est pas à attendre pour les mois à venir, il y a un projet dans les cartons. Une demande se manifeste de la part des maires ruraux, puisque la délinquance se déplace. Le but est de leur apporter notre savoir-faire, pas forcément par une présence physique dans un premier temps, mais dans un rôle de conseil.

Votre majorité a installé l’enregistrement des images par des caméras de vidéoprotection, en ville. Selon la droite, la vidéosurveillance, avec des policiers en permanence derrière les écrans, serait plus efficace…

Ce qui est prévu, c’est une troisième tranche d’installation des caméras – une dizaine cette fois-ci -, tandis qu’une quatrième est en projet. Ponctuellement, des créneaux sont libérés dans le service pour mettre un policier derrière les écrans. Ça, c’est nouveau. On connaît les heures les plus sensibles. L’utilisation des caméras est donc approfondie, pour lutter contre la délinquance de proximité. Avec la troisième tranche, deux caméras vont renforcer le dispositif au niveau de la zone industrielle. Il y en a déjà, mais plus en retrait. Nous voulons donner un signe fort pour rassurer les entrepreneurs, de concert avec la gendarmerie.

Le PS Patrick Durvicq, votre prédécesseur, restera l’« adjoint de la police montée ». Et vous, comment vous qualifiera-t-on dans six ans ?

(Il rit). Je ne sais pas. Monsieur le maire m’a demandé de faire de la police de proximité.

La brigade équestre, mise en place en 2009, sera-t-elle maintenue ?

Oui, car on s’aperçoit qu’elle a son efficacité dans des endroits comme la zone boisée du Mont Saint-Siméon et les parcs. Pour la surveillance des parkings, il est utile d’être en hauteur. Sans compter que la présence des chevaux favorise les prises de contact par la population.

Les commerçants réclament davantage de sévérité face aux infractions de stationnement en centre-ville…

On y est beaucoup, en centre-ville ! Les peintures des zones bleues étaient en partie effacées, les services techniques sont en train de retracer tout ça. Ce que l’on ne veut pas, ce sont des voitures ventouses. Des instructions ont été données, pour que les agents agissent avec dicernement. Nous nous étions rendus compte qu’il y avait eu parmi les automobilistes un peu de laisser-aller.

Le candidat UMP aux municipales, Gérard Deguise, souhaitait remettre en place des îlotiers, des policiers municipaux référents dans chaque quartier. Est-ce aussi votre projet ?

Nous allons travailler sur ça. Des unités de sectorisation ont démarré il y a quelques semaines. Nous ciblons un secteur de la ville où l’on met quatre à cinq agents à pied, de façon volontairement irrégulière. À la cité scolaire, notamment, c’est souvent le jeudi et le vendredi. Avant, deux agents allaient, par exemple, voir les commerçants à 17 heures et il n’y avait plus rien ensuite. Ces patrouilles de proximité sont désormais là tous les jours, matin, midi, soir et nuit. Ici, ce n’est ni Compiègne, ni Amiens : les agents sont tous connus à Noyon et eux connaissent très bien les gens. D’autant que certains sont originaires de la ville.

L’adjoint à la sécurité occupe le poste symbole de l’autorité. Bruno Pommier, élu sous la droite, avait son style, puis Patrick Durvicq le sien. Quel sera celui de Xavier Robiche ?

Celui d’une police d’aide à la population plutôt que d’une police de répression. C’est d’ailleurs en ce sens que nous voulons mettre en place un projet d’aide aux victimes de violences légères, avec les associations concernées et le Parquet. Il s’agira d’un groupe de parole prenant en charge les auteurs des faits, avant les poursuites et après celles-ci, pour une sensibilisation.

Propos recueillis par Stéphane Le Barber

 

source : http://www.courrier-picard.fr/region/noyon-60-des-policiers-seront-mis-derriere-les-ia192b0n358236

 

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