Octogénaire tuée à Paris : le parquet retient le caractère antisémite
Vendredi, Mireille Knoll, une femme « de confession juive » est morte dans son appartement, à Paris. Depuis, deux hommes ont été placés en garde à vue et vont être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen. Ce lundi, le parquet de Paris a indiqué avoir ouvert une information judiciaire pour « assassinat » à caractère antisémite, « vol aggravé » et « dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes ».
Le parquet de Paris a ouvert lundi une information judiciaire pour « assassinat » à caractère antisémite après le meurtre vendredi dernier à Paris d’une octogénaire juive, a-t-on appris de source judiciaire.
Deux suspects vont être présentés dans la journée à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen, notamment pour « assassinat à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion et sur personne vulnérable », a-t-on appris de même source. Le parquet, qui a également retenu les chefs de « vol aggravé » et de « dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes », a requis leur placement en détention provisoire.
Deux départs de feu avaient été constatés par les secours dans l’appartement où le corps de la victime, âgée de 85 ans et qui vivait seule, a été retrouvé en partie carbonisée peu avant 19 h dans son appartement du 11e arrondissement de Paris.
Les policiers se sont rapidement orientés vers la piste criminelle, après la découverte de plusieurs départs de feu dans l’appartement et de traces de coups de couteau sur le corps de la victime, selon une source proche du dossier.
Elle avait échappé de justesse à la rafle du Vel d’Hiv
Cette femme, Mireille Knoll, était « de confession juive », a souligné dimanche soir dans un communiqué le Service de protection de la communauté juive (SPCJ).
Née en 1932 à Paris, elle avait échappé de justesse à la rafle antisémite du Vel d’Hiv’ de juillet 1942, en s’enfuyant de Paris avec sa mère, a raconté à l’AFP son fils.
Plus tôt dans la journée, Jean-Yves Le Drian s’est exprimé depuis Jérusalem : « J’ai eu un moment d’émotion quand je quittais la visite très émouvante de Yad Vashem (mémorial de la Shoah à Jérusalem, ndlr) et j’ai appris qu’une rescapée de la Shoah avait été assassinée à Paris », a-t-il déclaré au début de son entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Cette affaire suscite une vive émotion au sein de la communauté juive française, déjà mobilisée ces derniers mois après le meurtre de Sarah Halimi, une juive orthodoxe de 65 ans tuée à Paris par son voisin en avril 2017. Après des mois de bras de fer judiciaire, le caractère antisémite de ce meurtre a finalement été retenu début mars par la juge d’instruction.