« On part au boulot la peur au ventre » : les conducteurs de bus et de tram en grève à Nantes suite …
Face à la recrudescence des agressions dans les bus et tramways nantais, les conducteurs et agents de terrain ont décidé de cesser le travail lundi. Ronan Gilbert, délégué CGT de la Société des transports en commun de l’agglomération, appelle les pouvoirs publics à une prise de conscience.
Les conducteurs et agents de bus et tramways de Nantes ont exercé leur droit de retrait lundi 14 août à la suite de plusieurs agressions, provoquant de nombreuses perturbations. Aucun transport public ne roulait en fin de matinée.
Ronan Gilbert, délégué CGT de la Société d’économie mixte des transports en commun de l’agglomération nantaise (SEMITAN) en appelle aux pouvoirs publics pour garantir les conditions de sécurité des personnels de transport.
franceinfo : Que dénoncez-vous ?
Ronan Gilbert : La situation se dégrade depuis le début de l’été et on lance une alerte. On dénonce la recrudescence d’agressions qui provoque l’exaspération des conducteurs et des agents de terrains, victimes d’agressions verbales et physiques. Samedi après-midi, une collègue contrôleuse a eu quatre points de suture. Ses trois agresseurs l’ont plaquée au sol pour la frapper.
Qu’attendez-vous de la municipalité ?
On appelle les pouvoirs publics à prendre conscience que dans les territoires, les services publics ont besoin de financement. Ce qui passe par plein de choses, comme installer des caméras pour trouver les agresseurs ou permettre à des équipes de la police municipale de prendre des bus et des tramways pour dissuader d’éventuels petits malfrats.
Quel est l’état d’esprit de vos collègues ?
On part au boulot la peur au ventre sur certaines lignes et à certaines heures du jour et de la nuit. Certains collègues ont beaucoup de mal à partir travailler. Les contrôleurs sont très visés. Il y aura une remise en cause au niveau interne. Il faut savoir que les tramways et les bus sont au cœur des quartiers, au cœur des coups de feu et des coups de couteaux. On en est arrivés là parce qu’on est en train de précariser la misère. Il faut donner de l’impulsion et arrêter cette politique de l’austérité faite depuis des décennies.