Ce dimanche 24 décembre, les policiers municipaux sont en grève. Un mouvement national à l’appel d’un collectif pour demander une revalorisation de leur retraite. En Aquitaine, le mouvement devrait aussi être suivi.
C’est une première dans le monde de la police nationale. Un appel à la grève, à l’initiative de 11 syndicats et associations, a été lancé pour ce 24 décembre, au soir. Les agents municipaux demandent notamment la revalorisation de leur retraite ainsi que la refonte des grilles indiciaires.
« Le soir de Noël, les gens font la fête »
L’opération se veut marquante. « Il y a 26 000 policiers municipaux en France, j’espère que le mouvement sera suivi », indique Frédéric Biedak. Lassés, ces policiers ont décidé de marquer les esprits. « Le soir de Noël, les gens font la fête, il y a des incivilités. Quand il y a besoin de nous, il faut répondre présent, mais quand on demande au gouvernement des revalorisations, ils font la sourde oreille », remarque le président du syndicat national de la police municipale.
Sans nous, les élus ne pourraient pas agir dans leur commune.
Frédéric Biedakprésident du syndicat national de la police municipale
Si la décision de se mettre en grève les 24, 25 et 31 décembre étonnent, les syndicats veulent rappeler que le mouvement ne veut pas pénaliser la population. « Je regrette de ne pas être là pour le bien de la population, mais si on ne fait pas des actions comme ça, nous ne sommes pas écoutés », regrette Frédéric Biedak. « Quand la SNCF fait grève à ces périodes, elle est entendue. On va faire pareil ».
Retraites sans prime
Dans les locaux de police, l’exaspération est palpable. « On échange depuis 1999, mais ça n’aboutit pas », regrette Frédéric Biedak, président du syndicat national de la police municipale. Leurs revendications : « être considéré par le gouvernement de la même manière que les policiers nationaux ou les pompiers. Nous ne sommes pas des sous-agents ».
En ligne de mire, le calcul de leur retraite, en moyenne à 1 200€ par mois. « Les primes ne sont pas intégrées dans nos retraites, à l’inverse des policiers municipaux et des pompiers professionnels », explique Frédéric Biedak. « Et on partira à 64 ans comme tout le monde, après plus de 25 ans de service ». Les syndicats demandent ainsi la prise en compte de deux primes, celle de police et celle de technicité.
Catégorie C à B
Autre point de la mobilisation : la catégorie des policiers municipaux au sein de la fonction publique. Ils sont aujourd’hui classés en C. « Les policiers nationaux, les pompiers, les pénitentiaires et même maintenant les secrétaires de mairie sont passées en B. Pourtant, on risque la même chose que nos collègues », martèle Frédéric Biedak, qui rappelle la volonté du gouvernement d’augmenter les pouvoirs de police municipale. « On nous augmente les pouvoirs, mais rien ne bouge du côté social ». En France, 11 000 policiers municipaux manquent à l’appel. « Avec de telles conditions, c’est difficile d’être attractif », concède Frédéric Biedak.
Nous sommes ceux qui interviennent en premier, parfois seuls, avant d’avoir les renforts.
Frédéric Biedak,président du syndicat national de la police nationale
Point de cristallisation des tensions, la Première Ministre a annoncé la création d’un statut d’officier de police judiciaire pour les directeurs des polices municipales. « Stop, ça suffit ! Le gouvernement doit tenir compte de notre pénibilité, de nos conditions de travail, de nos horaires décalés, de nuit, du travail dans les quartiers difficiles et la dangerosité du métier », indique le collectif dans un communiqué.
En Aquitaine, près de 1080 agents de police municipale sont concernés par ces mobilisations. « On verra si le mouvement sera suivi », indique le président du syndicat national de la police municipale, qui appelle au soutien des élus. Le collectif prévoit de reconduire le mouvement pour les Jeux Olympiques, s’ils n’obtiennent pas des avancées avec le gouvernement. Entre-temps, une nouvelle mobilisation, cette fois devant les préfectures, est organisée, le 3 février 2024.