Onze voitures incendiées chez un concessionnaire Citroën dans le quartier du Mirail la nuit dernière
La nuit de mardi à mercredi a une nouvelle fois été tendue dans les quartier du Mirail et de Bagatelle, à Toulouse. Bien que l’intensité des affrontements ait diminué, les incendies de voitures ont repris de plus belle. Un concessionnaire Citroën situé boulevard Eisenhower a notamment été visé, aux alentours de 22 heures.
« Je suis désespéré »
Ce mercredi matin, son propriétaire Bernard Boyer constatait les dégâts, dans l’odeur âcre du plastique brûlé. Onze véhicules ont été endommagés, dont sept sont complètement partis en fumée. Les carcasses noircies gisent au fond du parking, à un jet de cocktail molotov du boulevard.
On ne sait toujours pas si les auteurs ont pénétré sur le terrain, ou tiré des projectiles directement depuis la route. Ça, Bernard Boyer s’en moque un peu. « Aujourd’hui je suis désespéré, confie-t-il. Je ne suis pas en colère. Je vais avoir la haine contre qui ? Le pouvoir ? Il n’est là que depuis un an… »
Bernard Boyer n’a pas la haine, seulement le regard triste de l’homme contre qui le sort s’acharne. « Quand Sarkozy avait parlé de karcher (Ndlr : en 2005) on m’avait déjà cramé six voitures. » Heureusement, il y a l’assurance. Mais en 2005, après avoir perdu ses six voitures, il a été obligé d’en changer.
Le feu a pris vers 22 heures, mardi soir./ Photo DR
Une estimation des pertes de 110 000 euros
Cette fois, Bernard Boyer estime les pertes à près de 110 000 euros, à vue de nez. Les voitures touchées étaient toutes d’occasion, très récentes pour la plupart. Mais il y a aussi quelque chose qu’on ne peut pas quantifier : « C’était des engins magnifiques, souffle-t-il. Là, un grand C4 à boîte automatique, on n’en voit presque jamais. »
Et par-dessus tout, l’incompréhension : « moi je n’ai de conflit avec personne, je sers tout le monde, et j’ai travaillé toute ma vie. » Son seul tort est sans doute d’être au mauvais endroit, au mauvais moment. Pour ce qui est des auteurs, il est pour la police très difficile de les identifier, ou de les pister avant qu’ils ne commettent ce genre de délits. Reste alors la vidéosurveillance, mais les policiers sur place ce mercredi matin confiaient que malgré les heures de visionnage, il était rare d’en retirer quelque chose.
Depuis 1997, Bernard Boyer gère seul la concession du boulevard Eisenhower. En ce moment, il voit tous les jours l’hélicoptère de la police balayer le ciel au-dessus de l’immeuble Messager, symbole du quartier Reynerie. « Qu’est ce qu’on y peut, nous », soupire-t-il.