Paris. Des bouteilles d’essence retrouvées sous des camions Lafarge
Six bouteilles d’essence avec « un dispositif d’allumage rudimentaire » ont été découvertes jeudi matin à Paris, sous plusieurs camions du cimentier Lafarge.
Jeudi matin, dans le 19e arrondissement de Paris, des bouteilles d’essence ont été découvertes sous plusieurs camions du cimentier franco-suisse Lafarge. Elles étaient reliées à un « dispositif d’allumage rudimentaire », selon la description qui en a été faite par une source proche de l’enquête.
Selon les premiers éléments de cette enquête confiée à la police judiciaire, il n’y avait pas risque d’explosions mais des analyses sont en cours pour déterminer la nature du carburant contenu dans les bouteilles.
Les caméras de vidéosurveillance, qui fonctionnent 24 heures sur 24 sur le parking du site du cimentier où sont garés les camions, ont filmé deux personnes tentant de mettre le feu la nuit dernière, a précisé une source policière à l’AFP.
Le deuxième district de la police judiciaire (2e DPJ) de Paris a été saisi de l’enquête. Le parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance du chef de tentative de destruction par incendie.
Des ouvriers ont découvert les bouteilles
Cette découverte intervient après celle de bonbonnes de gaz équipées d’un dispositif de mise à feu dans un immeuble du 16e arrondissement de Paris dans la nuit de vendredi à samedi. Dans cette affaire, six personnes, dont deux fichées pour radicalisation, ont été placées en garde à vue.
« Ce sont des ouvriers qui ont découvert les bouteilles à l’occasion de leur prise de service jeudi à 6h du matin », a précisé une source proche de l’enquête. La dizaine de camions étaient alors « garés comme d’habitude », a témoigné auprès de l’AFP Bruno, un grutier de 49 ans prestataire de service pour Lafarge.
Mais sous trois d’entre eux, les ouvriers découvrent six bouteilles de carburants. Des allumettes étaient collées sur les bouteilles, selon une source policière.
Les démineurs du laboratoire central de la préfecture de police se sont immédiatement rendus dans cette cimenterie au Nord-est de Paris, qui borde le canal de l’Ourcq et le boulevard périphérique porte de Pantin. Un périmètre de sécurité a été mis en place.
Un système rudimentaire
« Le système d’allumage découvert sous les camions, rudimentaire, n’a a priori rien à voir avec celui découvert sur les bonbonnes de gaz dans le XVIe arrondissement », a ajouté une source proche de l’enquête.
Dans un bref communiqué, Lafarge France a confirmé que « plusieurs bouteilles reliées à un système de mise à feu ont été découvertes sous trois camions-toupies ». Le groupe, qui dit « coopérer pleinement à l’enquête », a précisé que « de source policière, ces bouteilles contenaient du gasoil et le système de mise à feu était très artisanal ».
En septembre 2016, cinq bonbonnes de gaz pleines – sans dispositif de mise à feu – avaient été découvertes dans une voiture au cœur de Paris, non loin de la cathédrale Notre-Dame. Un commando de femmes, téléguidé de Syrie par le groupe État islamique, avait été arrêté.
Par ailleurs, Lafarge, qui a fusionné avec le suisse Holcim en 2015, est mis en cause pour avoir indirectement financé des groupes armés dans le pays, dont l’organisation État islamique. Une instruction, confiée à trois juges, est en cours notamment pour financement d’entreprise terroriste