Poitiers va devenir la capitale Grand Ouest du CNFPT
Pour le moment, Poitiers n’est pas concerné par l’armement de ses policiers municipaux. Contrairement à Châtellerault ou Chauvigny.
Les policiers municipaux du Grand Ouest seront formés au Centre de la fonction publique territoriale d’ici 2019.
Jusqu’à présent, mis à part deux séances d’entraînement au maniement des armes chaque année, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) de Poitiers accueillait peu de policiers municipaux. Ça va changer. La préfecture de la Vienne va devenir incontournable dans la formation de ces agents d’ici fin 2018, début 2019.
Les policiers apprendront à tirer à Poitiers
L’an passé, le conseil d’administration du CNFPT a décidé de regrouper sur quatre sites nationaux toute la formation de ces fonctionnaires territoriaux. Poitiers aura en charge la formation d’un grand Centre-Ouest comprenant les régions Nouvelle Aquitaine, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et Bretagne (*). Actuellement, les policiers municipaux sont formés à Bordeaux.
Au-delà de la légitime fierté des Poitevins à siphonner une compétence bordelaise, cette nouvelle charge aura des conséquences sur le CNFPT et le territoire.
Le centre devra non seulement assurer la formation initiale de six mois des policiers municipaux (celle qui permet la titularisation des agents) mais aussi la formation continue obligatoire : cinq à dix jours pendant deux ou trois ans (pour maintenir sa qualification professionnelle). Enfin, et c’est certainement le volet le plus intéressant du contrat décroché par Poitiers, la formation préalable à l’armement (FPA) pour les armes de catégorie B et C : tonfa, Taser, revolver…
Quand une municipalité décide d’armer sa police municipale, c’est au CNFPT que les agents sont formés. « Ce n’est qu’après un rapport réalisé par le moniteur de tir que le préfet délivre, ou non, l’agrément pour le port d’armes. N’importe qui ne peut pas être amené à porter une arme, précise Bernard Manceau, directeur du CNFPT de Poitiers. Le conseil d’administration a insité également pour mélanger les policiers municipaux aux autres fonctionnaires. Le but n’est pas de créer des écoles de police. Mais c’est une vraie chance pour Poitiers. Cette activité complète bien ce que l’on fait, nous avons une obligation de qualité et de rigueur : des policiers bien formés sont gages d’un service de proximité. »
Terrain de 2.000 m2 recherché
Le centre s’attend à accueillir 140 à 160 policiers municipaux par an sur le Grand Ouest. Soit huit groupes de vingt fonctionnaires. « Nous sommes dans des régions où le recrutement des policiers municipaux n’est pas massif. Nous augmenterons le nombre de nuitées avec un nouvel appel d’offres, mais ça paraît jouable avec l’existant, précise Bernard Manceau, qui prévoit peu de créations d’emplois. Il y aura des redéploiements de postes. Nous attendons le retour d’une étude des ressources humaines sur les moyens. »
Reste à trouver l’équipement. « Nous recherchons, en lien avec Grand Poitiers, des sites en milieu urbain. » Le CNFPT cherche un terrain de 2.000 m2 pour créer un stand de tir de 25 m et une rue factice pour entraîner les policiers au maintien de l’ordre. L’actuel stand de tir du commissariat ne suffirait pas à absorber la demande.
(*) Créteil assurera la formation des policiers municipaux de la région parisienne, de la Normandie et des Hauts de France ; Nancy s’occupera du grand Est ; Montpellier, des régions PACA, Rhône-Alpes, Auvergne, Occitanie et de la Corse.