Consulter, échanger, discuter. Pascal Sanjuan, préfet de l’Allier a lancé lundi dernier la concertation sur la police de sécurité du quotidien (PSQ). Une « grande concertation » annoncée le 28 octobre dernier par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb pour mettre en place l’un des chantiers de la politique sécuritaire du président Emmanuel Macron.
1. Concertation, avec qui ?
Cette concertation a démarré mardi à Moulins au commissariat et à la caserne de gendarmerie du quartier Taguin. Le préfet a rencontré les policiers puis les gendarmes de la circonscription de Moulins.
Cette concertation va largement dépasser les professionnels de la sécurité : « Il y aura des rencontres et des réunions avec les acteurs de la sécurité comme les bailleurs sociaux, des associations d’aide aux victimes, des élus locaux, des habitants… », précise Pascal Sanjuan. La police municipale, les entreprises de sécurité privées seront également consultées. Trois réunions sont prévues dans l’Allier, une par arrondissement à Vichy, Moulins et Montluçon.
Les procureurs de la République des trois villes sont également associés à cette concertation. Le préfet les rencontrera.
2. Les thèmes de discussion
Les participants travailleront sur plusieurs thèmes. « Il y a trois points. D’abord celui de la complexité administrative. C’est le problème de la complexité des procédures. Il faut voir comment on peut alléger ce travail des policiers et des gendarmes pour qu’ils puissent se concentrer sur d’autres missions », détaille Pascal Sanjuan. « On réfléchira aussi au type de partenariat à construire sachant qu’il faut être au plus près du terrain. Enfin, on travaillera sur le renforcement du lien entre la police et la gendarmerie ».
3. Lutter contre la petite délinquance
La police de sécurité du quotidien, c’est celle qui a pour mission de lutter contre la petite délinquance, « celle qui pourrit la vie de nos concitoyens », précise le préfet. « Les cambriolages, les incivilités, les coups et blessures, le harcèlement des femmes, les violences intra-familiales, les violences de voisinage, etcæ Le chantier consiste à travailler sur ce sentiment d’insécurité contre lequel on doit lutter ».
Une lutte qui doit être adaptée aux particularités de la délinquance locale : « On part de l’idée que tous les territoires ne se ressemblent pas. On ne règle pas les problèmes de sécurité de la même manière à Paris, à Nantes ou en Lozère. Il faut repenser la façon dont tout le monde doit s’organiser ».
4. Avec quels moyens ?
Le préfet a rappelé l’objectif du gouvernement de créer 10.000 postes en police et gendarmerie durant le mandat. Le représentant de l’Etat a cependant précisé que la démarche de créer une PSQ « n’est pas que quantitatif ». « Quand bien même il y a 10.000 recrutements annoncés, les moyens ne vont pas s’étendre à l’infini. La réponse n’est pas que quantitative ».
5. Partenariat
C’est le maître mot de cette police de sécurité du quotidien. L’idée souligne le préfet est « de bâtir des politiques de sécurité avec les élus locaux, des acteurs privés, des citoyens, les policiers municipaux, les policiers et les gendarmes. Il y a déjà des habitudes de travail mais il faut aller encore plus loin en collant encore plus au territoire. L’objectif est de faire du sur-mesure. On ne travaillera pas à Saint-Pourçain comme à Moulins, à Domérat comme à Montluçon. Les stratégies de sécurité ne sont pas les mêmes ».
6. Rendez-vous en janvier
A l’issue de ces concertations, le préfet remettera un rapport le 15 décembre. En janvier 2018, les premières expérimentations issues des idées qui émergeront des différentes concertations menées partout en France, devraient se concrétiser dans plusieurs départements.
Ecrire au préfet. Les Bourbonnais peuvent donner leur avis, leurs idées, leur point de vue sur la police de sécurité du quotidien en écrivant au préfet par mail : pref-police-securité-quotidien@allier.gouv.fr
Leïla Aberkane