Police de proximité : Macron ne va rien inventer
Sécurité. Emmanuel Macron doit annoncer mercredi 18 octobre sa réforme de la police de proximité, une de plus depuis celle de Lionel Jospin en 1998.
UTEQ, BST, ZSP, maintenant PSQ. Autant d’acronymes pour autant de réformes de la police de proximité depuis 20 ans. Emmanuel Macron présente aujourd’hui la sienne, une promesse de campagne qu’il a nommée police de sécurité du quotidien.
Des policiers dans l’expectative
Dans les rangs des forces de l’ordre, si l’attente est forte, la peur d’être déçu l’est également. “Est-ce que le but de la PSQ, c’est de consacrer des moyens policiers pour entretenir un contact plus régulier auprès de la population ? S’agit-il de définir une nouvelle méthode afin de recueillir leurs attentes en matière de sécurité ? Ou est-ce qu’il s’agit uniquement d’envoyer les policiers patrouiller à pied ?”, s’interroge la secrétaire générale du Syndicat des commissaires de police Céline Berthon, dans 20 Minutes.
Le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, cité par 20 Minutes, pointe le “risque de durcir les relations des agents avec les jeunes et notamment ceux des quartiers populaires” d’une des mesures du projet du président de la République, la verbalisation de l’usage de drogues. “Ça ressemble à une bonne mesure, mais ça n’en est pas une. Si la police se met à verbaliser tous azimuts, cela va être difficile d’avoir un bon contact avec les gens.”
Le flou règne à l’Elysée
Même pour les conseillers de l’Elysée, la réforme est encore très floue. “C’est un peu théorique”, avoue l’un d’entre eux à 20 Minutes. En vrac, il avance des diagnostics de sécurité “territoire par territoire”, des “moyens nécessaires” pour “traiter les phénomènes” de délinquance, l’organisation des services “à la réalité du terrain”, la volonté de “placer les citoyens au cœur de l’action” des policiers et des gendarmes. Autant d’objectifs entendus à chaque réforme, dont Emmanuel Macron espère, cette fois-ci, des résultats concrets.