Police-gendarmerie : une répartition obsolète, bientôt réformée?
Faut-il remplacer vos policiers par des gendarmes, ou vos gendarmes par des policiers ? Depuis plusieurs mois, le sujet agite le sommet de l’État, et pourrait modifier l’environnement de centaines de milliers de Français.
Mais l’affaire étant sensible, il faut la traiter avec prudence.
1,8 million d’habitants en plus pour les gendarmes
Ce qui se prépare en haut lieu n’est pas un renversement de table. Le schéma séculaire qui prévaut en France ne bougera pas : la police conserve sa compétence dans les villes et agglomérations (4 % du territoire mais une forte densité de population) et la gendarmerie couvre le reste du territoire (soit 96 % de la superficie avec de grandes zones peu peuplées).
Jeu de domino
La densification des espaces périurbains a mis une pression démographique inédite sur les gendarmes, qui ont tenté ces dernières années d’y répondre en tentant de renouer un contact direct avec la population – l’un de ses marqueurs. Dans le même temps, la zone police a globalement gagné 978 200 habitants. Soit deux fois moins.
L’étude d’un redéploiement des forces est déjà bien avancée. Les directions centrales de la police et de la gendarmerie ont même déjà fait des propositions concrètes (lire l’encadré) dans le cadre d’un Livre blanc de la sécurité intérieure, publié l’an passé. La gendarmerie prendrait le contrôle de petites villes « isolées » ou enclavées, quand la police récupèrerait des communes situées en banlieue des villes dont elle a déjà la compétence. Un jeu de domino qui pourrait provoquer une petite révolution dans la répartition des forces de l’ordre en France.