Police municipale : plus de 50 % des villes moyennes sont armées
Le panorama révèle une course généralisée à l’armement des municipalités et une nécessité de clarifier les responsabilités, détaille « Le Parisien ».
Par LePoint.fr
C’est un état des lieux qui viendra sans doute appuyer le rapport parlementaire publié il y a quelques jours. Les députés LREM Jean-Michel Fauvergue (Seine-et-Marne) et Alice Thourot (Drôme) préconisaient un armement généralisé pour les polices municipales. Or, selon le rapport dressé par l’association Villes de France, c’est déjà le cas pour une courte majorité. Cette association qui regroupe plus de 200 villes d’une population moyenne de 37 000 habitants livre une analyse détaillée d’une cinquantaine d’entre elles. Selon Le Parisien, dans 58 % des cas, les polices municipales sont équipées d’armes à feu. Les armes seraient par ailleurs de plus en plus performantes.
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Le recours à l’armement ne se limite toutefois pas aux armes à feu. Les trois quarts des polices municipales équipent leurs agents avec au moins une arme de type Taser ou flash-ball. Enfin, la vidéosurveillance constitue désormais une évidence pour 90 % des villes, contre seulement 73 % en 2015.
Le refus d’être une « réserve d’ajustement »
Pour autant, les 21 500 policiers municipaux ne peuvent être vus comme une « réserve d’ajustement » de la police nationale ou de la gendarmerie. Un écueil que 80 % des maires souhaitent éviter aujourd’hui. Ainsi, Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente de Villes de France, insiste sur le besoin d’intervenir « en complément et non en substitution ». Elle réclame l’organisation « d’assises de la sécurité » pour clarifier les différentes fonctions et prérogatives.
Frédéric Soulier, le maire de Brive-la-Gaillarde, met lui en avant le risque terroriste pour justifier l’armement de sa police municipale. Surtout, il insiste sur la formation de ses agents. « La plupart sont d’anciens gendarmes ayant une bonne connaissance du maniement des armes, qui passent par une stricte procédure d’habilitation. Ce ne sont pas des policiers de deuxième division. »