Policiers agressés à Arnaud-Bernard : deux versions opposées à éclaircir
L’enquête se poursuit après l’incident qui a éclaté vendredi soir à Arnaud-Bernard, à Toulouse. Deux versions s’opposent sous fond d’agressivité contre la police.
Pourquoi le contrôle a dégénéré vendredi soir ? Comment expliquer l’agressivité du gérant et de son frère ? Les deux policiers municipaux ont-ils été maladroits ? Les investigations devront essayer de le dire. Au départ vendredi soir, les policiers municipaux sont intervenus à cause de problèmes de tapage dans ce petit établissement, mi-bar, mi-sandwicherie, situé rue Gatien-Arnoult et qui a ouvert mi-septembre.
Ce contrôle classique se serait déroulé, dans un premier temps, sans incident le gérant précisant seulement qu’il ne pouvait fournir les documents demandés mais qu’il les amènerait «plus tard» au commissariat. Puis cela a dérapé quand un policier municipal s’est rendu compte que son intervention, et celle de son collègue, était filmée. Un enregistrement qui a fait monter la température.
Pas d’eau bouillante mais coup de couteau
Température qui n’a pas atteint 90° puisque la version où les deux policiers affirmaient avoir reçu de l’eau bouillante a été écartée. Un récipient, une assiette de soupe (?), serait tombé et les aurait juste éclaboussés, sans les brûler. Une accusation en moins à l’encontre des deux suspects mais l’un d’eux a quand même tenté de donner un coup de couteau… Un vélo aurait également été projeté vers les policiers municipaux.
«Cette affaire illustre la dégradation, et la montée de la violence à l’encontre de l’ensemble des policiers, municipaux ou nationaux», estime Didier Cabanier, délégué syndical Force ouvrière de la police municipale de Toulouse. Un délégué qui a apprécié la colère, et le soutien à ses troupes, du maire Jean-Luc Moudenc. Hier le député Pierre Cabaré (Em) a également dénoncé «l’insécurité croissante et les trafics qui pourrissent la vie de ce quartier historique».
«Chez beaucoup de citoyens, et pas seulement à Toulouse, il existe une confusion sur les missions de la police municipale, analyse Didier Cabanier. Pour beaucoup, nous sommes seulement destinés aux PV de stationnement ou à la surveillance des sorties des écoles. Nos missions sont beaucoup plus larges. Le contrôle des établissements, bars ou commerces, nous incombe. Souvent, les gérants l’ignorent et s’en agacent. Quand mes collègues interviennent pour un tapage et demandent les papiers de l’établissement, ils respectent leur ordre de mission. Dans un contexte où l’agressivité latente existe à notre encontre, cela peut suffire à basculer dans la violence.»