Cela s’est passé mardi soir vers 19 h rue Millet, puis avenue Pinchard à quelques minutes d’intervalle. Un groupe de six jeunes gens a pris pour cible le véhicule de la police municipale en patrouille de sécurisation, avec trois agents à l’intérieur. Une femme et deux hommes. Les agents n’ont pas cherché à descendre ni à aller plus loin. Ils ont battu en retraite, mais appelé les renforts de la police nationale, dont la BAC. Les caillasseurs avaient balancé sur la voiture, sans l’atteindre, bouteilles et pierres. Ces dernières plutôt du genre pavé, pour le poids… Le tout avec l’injonction faite aux policiers de quitter les lieux !
« La situation au Haut-du-Lièvre devient insupportable », note le président Christian Haouy. « Pas un jour sans que la presse ne parle d’histoire de stupéfiants. Le comportement de ce groupe donne à penser que l’on cherche à protéger une activité illicite. Aussi, il ne faut pas s’étonner d’une présence accentuée de la police. Et balancer des pierres va au-delà du simple outrage. »
C’est ce que remarque le procureur Lætitia Didierjean, qui cite d’autres lieux où le caillassage a entraîné des blessés. Là, le véhicule n’a pas été touché. « On est donc plutôt dans l’intimidation », minimise Isabelle Baumann, conseil des trois jeunes gens. Ils ont été bien identifiés. Pendant qu’ils caillassaient, les policiers ont eu le temps de caractériser les auteurs par leur tenue vestimentaire. Ce qui a facilité la tâche lorsqu’ils sont revenus plus tard avec leurs collègues, arrêter les trois qui étaient restés sur place, se croyant maîtres du terrain… Le procureur a requis six mois de prison avec sursis pour le primo-délinquant du trio, et quatre mois de prison ferme avec maintien en détention pour les deux autres. Le tribunal baisse un peu la peine, tenant compte du fait qu’une des deux incriminations (l’autre étant violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique) ne tenait pas la route. Il s’agit de « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes… » Un de ces nouveaux articles du code pénal alambiqués qui alourdissent tant la machine judiciaire. Ce qu’avait bien vu Isabelle Baumann. Me Élodie Lambert, pour les parties civiles, se propose, elle, d’aider la même justice en confiant des caméras à la police municipale.
Finalement, les peines sont ramenées à quatre mois de prison avec sursis pour le primo-délinquant, les deux autres à quatre mois de prison dont deux ferme, sursis pendant deux ans, obligation de travail, de formation, et 500 € à chacune des trois victimes.