Procès de l’affaire Rosine Roig : 30 ans pour l’ex-compagnon, 18 pour sa maîtresse
Par Baptiste Guiet, France Bleu RoussillonMardi 24 octobre 2017 à 22:01
Ramon Cortes et Sandrine Delporte étaient jugés pour l’assassinat de Rosine Roig. Cette ancienne employé du musée de Céret a été tué d’une balle dans la tête le 16 septembre 2013. L’ancien compagnon de la victime devrait faire appel selon son avocate.
Au terme de quatre jours de procès, la cour d’assises des Pyrénées-Orientales a condamné Ramon Cortès à 30 ans de prison assortis d’une période de sûreté de vingt ans. Il a été reconnu coupable d’assassinat sur la mère de ses enfants en septembre 2013. Après avoir été enlevée à Céret, Rosine Roig a été tuée d’une balle dans la tête avant d’être ensevelie sur la commune d’Ortaffa.
Sandrine Delporte, la maîtresse de Cortes au moment des faits, a été condamnée à 18 ans de prison. « Même si elle n’a pas appuyé sur la détente, elle était aux côtés de Ramon Cortes tout au long de cette affaire » a expliqué l’avocat général Bruno Albouy.
Le jugement a été accueilli par la famille de la victime « avec dignité » selon l’un des avocat des parties civiles. Pour Me Raymond Escalé, ce procès a permis de répondre à certaines questions, mais pas à toutes. « Il nous manque cinq minutes. Les cinq dernières minutes de la vie de Rosine Roig. C’est dommage. On y était presque. Sur ce laps de temps il reste encore beaucoup de zones d’ombre. M. Cortes a indiqué que c’est lui qui l’avait tué mais les conditions dans lesquelles cela s’est passé on ne le sait pas. C’est dommage pour toute la famille« .
Les excuses de la justice à la famille
« Je suis déçue » a en revanche réagi Me Catherine Barrere, l’avocate de Ramon Cortes. « Mon client n’a pas été cru dans sa version alors qu’il la donnait pour ses enfants. Il n’a jamais menti. Il est abasourdi. Je trouve qu’il y a deux poids deux mesures. Nous allons faire appel« .
Par ailleurs, au cours de ses réquisitions, l’avocat général a tenu à présenter ses excuses, au nom de l’institution judiciaire, à la famille de la victime. Rosine Roig avait alerté les autorités à plusieurs reprises pour leur signaler les menaces de mort de son ancien compagnon. « Il y a eu des manquements » a reconnu Bruno Albouy. « Je m’en excuse. Mais ce qu’a vécu Rosine nous a servi. Désormais quand une femme frappe à la porte d’une gendarmerie ou d’un parquet, on essaye de faire ce que l’on a pas fait il y a quatre ans. Pour ça, la mort de Rosine n’aura pas été une mort vaine« .
La famille a reçu ces excuses « de plein fouet, avec stupéfaction et beaucoup de bienveillance » a expliqué Me Escalé. « Elle ne s’y attendait pas. Il faut tirer un grand coup de chapeau à l’avocat général. C’est courageux ».