Procès Merah. Les avocats des victimes convaincus de la culpabilité d’Abdelkader
Les avocats des victimes des attentats perpétrés par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban ont plaidé ce jeudi, insistant sur la culpabilité du frère du terroriste, Abdelkader. Maître Simon Cohen a notamment déclaré qu’Abdelkader Merah « était là tout le temps comme s’il lui tenait la main. Il a trouvé un disciple et en a fait un soldat ». Maître Philippe Soussi, avocat d’un adolescent blessé à l’école juive de Toulouse, a pour sa part dénoncé la défense de l’accusé, « une imposture ».
Les avocats des victimes de Mohamed Merah ont entamé ce jeudi leurs plaidoiries en affichant leur conviction sur la culpabilité du frère du « tueur au scooter », qui comparaît depuis quatre semaines devant la cour d’assises de Paris. « Mohamed Merah était fort parce qu’il n’était pas seul. Abdelkader était devenu son modèle », a déclaré Me Simon Cohen, représentant la majorité des 300 parties civiles.
Abdelkader Merah, frère aîné de Mohamed, « était là tout le temps comme s’il lui tenait la main. Il a trouvé un disciple et en a fait un soldat », a-t-il affirmé. Abdelkader Merah est jugé pour « complicité » des sept assassinats perpétrés au nom du jihad par son frère en mars 2012, dont quatre dans une école juive de Toulouse. Il comparaît auprès d’un délinquant, Fettah Malki, qui a fourni l’une des armes et un gilet pare-balles utilisés par Mohamed Merah, finalement abattu par la police.
« Le Martin Luther King des Izars »
« Mohamed Merah était inspiré par le penseur, le sachant, son mentor: son frère », a abondé Me Olivier Morice, avocat d’un des militaires assassinés. Me Philippe Soussi, avocat d’un adolescent blessé à l’école juive de Toulouse, a, lui, dénoncé la défense de l’accusé comme « une imposture ». « Abdelkader Merah serait une sorte d’otage, victime d’un acharnement. « Jamais, moi Abdelkader Merah, je ne serais au courant des projets de mon frère, jamais je n’ai participé au vol du scooter, jamais je n’ai menti… » Franchement, si on l’écoute, sa vie c’est « peace and love », le Martin Luther King (de la cité toulousaine) des Izards: soyons sérieux! », a-t-il lancé.
Alors que la défense a sans relâche pointé l’insuffisance des preuves étayant l’accusation, Me Cohen a insisté: « Comme on parle d’un doute raisonnable, on doit aussi parler d’une preuve raisonnable ». Il a livré à la cour la mission impossible confiée par son client, père de la fillette de huit ans tuée à l’école Ozar Hatorah: « Essayez de trouver les mots pour dire l’indicible ». « Ce que j’éprouve, c’est que tant que nous parlerons, que nous plaiderons, les victimes ne seront pas tout à fait mortes. Alors, j’essaye de les retenir encore un peu », a-t-il dit.