Procès Merah. Les dernières confidences de Mohamed avant sa mort
Le procès d’Abdelkader Merah, jugé pour complicité des crimes commis par son frère, Mohamed Merah, à Montauban et à Toulouse en mars 2012, se poursuit à Paris. Ce jeudi, un agent du renseignement, qui avait tenté de négocier la reddition de Mohamed Merah, a témoigné. Il a raconté les derniers instants du djihadiste.
« Si j’ai fait cela, c’est pour que d’autres frères m’imitent. » L’agent du renseignement qui a tenté de négocier la reddition de Mohamed Merah avant sa mort a livré, ce jeudi, devant la cour d’assises où est jugé Abdelkader Merah, les dernières confidences du djihadiste.
« Il voulait savoir quelle faute il avait commise. Si des arrestations avaient eu lieu (et) avaient conduit la police jusqu’à lui », a raconté l’agent présenté sous le seul prénom de Hassan, qui fut pendant des années l’agent chargé de surveiller la fratrie Merah. Elle était placée sous surveillance depuis 2006.
Cet « analyste opérationnel » avait été appelé à la rescousse par le négociateur de l’unité d’élite du Raid qui cernait le domicile de Mohamed Merah car il connaissait bien la psychologie de l’homme, qui avait tué sept personnes entre le 11 et le 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban.
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« Je ne me suis confié qu’à une seule personne : Allah »
« Il m’a dit : « Si j’ai fait cela, c’est pour que d’autres frères m’imitent. Il voulait servir de modèle », a expliqué l’agent, ajoutant que Mohamed Merah a affirmé avoir agi seul. « Je ne me suis confié qu’à une seule personne : Allah », lui a lancé le jeune Toulousain.
« Une façon pour lui de protéger son environnement », a estimé le policier selon qui Merah a également dit qu’il était « prêt à revendiquer l’entière responsabilité des actes tant que cela ne nuit pas à d’autres musulmans ».
L’école juive : « Je comptais le faire mais pas ce jour-là »
Sur l’attaque le 19 mars de l’école juive Ozar Hatorah où quatre personnes dont trois enfants ont été tués, l’agent a déclaré que cette cible faisait partie des objectifs initiaux de Merah même si l’attaque a été improvisée à la dernière minute. « C’était pas prémédité, enfin si, je comptais le faire mais pas ce jour-là », lui a confié Mohamed Merah, qui avait prévu de tuer deux autres militaires absents de leur domicile.
Sur son voyage au Pakistan, où Merah s’est fait adouber par un groupe proche d’Al-Qaïda en novembre 2011, le policier estime que le tueur bénéficiait forcément d’une recommandation. « C’est très compliqué d’entrer en contact avec des dirigeants d’Al-Qaïda. S’il a pu le faire, c’est qu’il avait un blanc-seing », a-t-il dit.
« Ce contact a-t-il pu lui être donné par son frère Abdelkader ? » lui a demandé le président, Franck Zientara.« Abdelkader Merah a fréquenté pendant deux ans une école islamique au Caire. Il a forcément tissé des liens qui ont pu lui permettre d’ouvrir des portes », a répondu l’agent, jugeant que l’accusé est aujourd’hui « dans la dissimulation ».