Projet d’attentat à Salon : « J’ai demandé une réunion avec le ministre »
L’annonce du ministre de l’Intérieur, mardi soir, a distillé une certaine pagaille qu’on pouvait sentir, hier, dans les rues de Salon. Le maire, Nicolas Isnard, expliquait avoir reçu de nombreux coups de fil d’habitants qui cherchaient à savoir ce qui s’était réellement passé. Nicolas Isnard aurait justement souhaité que son téléphone sonne plus tôt et qu’on l’avertisse, en amont, de cette tentative d’attentat. « Je suis quand même franchement étonné que personne, avant mardi soir, n’ait entendu parler de cette affaire qui s’est déroulée en mai. Cela soulève quand même des questions : soit il n’y a pas eu de réelle menace et dans ce cas-là on peut s’interroger sur la nécessité de faire de telles annonces dans le contexte sensible que l’on connaît, soit le projet d’attentat était réel et dans ce cas-là il me semble important que les forces locales, qu’elles soient judiciaires ou policières, soient tenues au courant. »
Jean-Marc Zulesi, député LRM fraîchement élu dans la 8e circonscription, a lui aussi été averti mardi. « J’ai appris ça un peu avant l’annonce du ministre de l’Intérieur. Mardi soir, je me suis aussitôt rapproché de Gérard Collomb pour convenir d’une réunion afin de faire toute la lumière sur ce projet d’attentat, réunion à laquelle je convierai le maire de Salon, Nicolas Isnard, afin qu’il puisse faire remonter les informations. »
Le maire expliquait prendre les devants en envoyant dès aujourd’hui un courrier à Gérard Collomb pour avoir des explications sur ce qui s’est passé.
Réellement menacée ou non, la Base 701 de Salon-de-Provence a en tout cas bénéficié de mesures de sécurité supplémentaires il y a quelques mois dans le cadre de l’état d’urgence. « Des hommes armés sont désormais positionnés à l’entrée du site et des blocs de béton ont été installés pour empêcher un véhicule de pénétrer dans l’enceinte de la base. Il a aussi été demandé aux militaires de s’armer lorsqu’ils sont sur la base, afin de pouvoir intervenir rapidement si d’aventure il y avait une intrusion« , confiait une source policière.
Pourquoi vouloir viser l’école de l’Air de Salon-de-Provence ? « C’est un symbole, une icône française. On fait tout de suite le rapprochement avec la Patrouille de France, commentait cette même source. Toucher à l’école de l’Air aurait forcément été un coup médiatique. »
Simon Jousset